Une année après la construction des infrastructures modernes au bureau de l’OBR de Ruhwa, les échanges commerciaux transfrontaliers restent faibles.
Dimanche 7 décembre à 14h, au poste frontalier à arrêt unique de Ruhwa, des fonctionnaires de l’OBR et ceux de Rwanda Revenew Authority sont assis sur des chaises dans l’attente des passagers. Aucun camion de transport de marchandises durant tout l’après-midi.
Ces fonctionnaires indiquent que le trafic des marchandises est d’une façon générale très faible. Les échanges entre les deux pays portent surtout sur les agrumes (citrons, oranges et mandarines) et les oignons. Le commerce se fait par les voitures dites « Kagongo » (station wagon). Il va sans dire que ce commerce est saisonnier, ajoutent les deux fonctionnaires. Des fois, des camions en transit chargés de manioc en provenance de Tanzanie passent aussi par Ruhwa en dirction du Rwanda.
D’après toujours les deux personnes, du Rwanda vers le Burundi, les échanges portent sur les ustensiles en matière plastique. Parfois, des camions citernes en transit vers Bujumbura passent aussi par la Ruhwa.
Au sujet des camions de la cimenterie (Buceco) qui ne passent plus par le poste de Ruhwa depuis au moins trois mois, Diomède Ndayikeza, vérificateur des douanes à l’OBR, indique que cela ne cause pas un manque à gagner considérable aux recettes. Il fait observer que le Pozzolone (produit qui entre dans la fabrication du ciment) que chargeaient les camions de Buceco est un produit exonéré. Par conséquent, l’OBR ne percevait que les 10.000Fbu de redevances informatiques par camion de Buceco.
Investissement non prioritaire ?
Le fonctionnaire rwandais n’est pas de l’avis de ceux qui disent que la construction des infrastructures modernes à Ruhwa n’était pas une priorité. Pour lui, si ces infrastures n’ont pas suffisamment stimulé le commerce entre le Burundi, le Rwanda voire l’est de la RDC, elles ont quand même le mérite d’avoir boosté la circulation des personnes.
Il indique que d’une moyenne de 100 passagers par jour au moment du démarrage du poste frontalier à arrêt unique de Ruhwa, le flux est passé à une moyenne de 500 passagers par jour fin novembre 2014. Il souligne que comme les services délivrés au bureau de Ruhwa sont appréciés, bien des Rwandais, des Congolais de Bukavu et des fonctionnaires internationaux trouvent un engouement à passer le week-end à Bujumbura. Alors, les hotels réalisent des profits.
Signalons que les deux fonctionnaires ne voient pas de stratégie qui produiraient des effets à court terme pour développer davantage le commerce transfrontalier sur la Ruhwa. Tous misent sur les travaux d’élargissement de la chaussée sur le corridor ouest qui va de Ruhwa vers le bureau frontalier de Mugina (Mabanda) en passant par Bujumbura et Rumonge.
L’OBR mise sur le long terme
Edmond Bizabigomba, commissaire général adjoint de l’OBR, fait observer que le développement des échanges des marchandises sur la Ruhwa passe d’abord par l’accroissement de la production dans la Communauté Economique des Pays des Grands Lacs (CEPGL).
Il juge ensuite que nos deux pays doivent développer des infrastructures routières pour permettre la fluidité du trafic. M. Bizabigomba soutient que par son port et par son aéroport international, Bujumbura reste une ville de transit des personnes et des biens vers l’est du Congo.
Sur ce, un cadre de l’Office des Routes dit que le pays s’attèle à la réfection de la route Bujumbura-Ruhwa car c’est principalement par cette voie que se font les échanges des biens et des personnes avec l’est du Congo.
M. Bizabigomba souligne, par ailleurs, que le développement du volume des marchandises qui passent par la Ruhwa doit aller de pair avec la lutte contre la fraude.
Signalons que le Burundi est bien lancé sur son projet de modernisation du corridor Ouest (Ruhwa-Bujumbura-Rumonge –Mabanda). Le Rwanda est lui aussi avancé dans la construction d’une route qui reliera Gisenyi et Goma et qui fera jonction avec le corridor
