15 mille enseignants de l’école post-fondamentale ont bénéficié du 24 au 25 avril de la formation sur l’évaluation des compétences des élèves selon la nouvelle réforme de la «pédagogie d’intégration ». C’était lors des journées pédagogiques appuyées par l’Agence belge de développement (Enabel).
Cette nouvelle réforme adoptée, il y a trois ans, se veut être une approche qui développe un lien entre la matière vue en classe et les situations que les élèves sont appelés à vivre dans la vie courante ou à l’université. Elle devra permettre à l’élève d’affronter l’avenir après l’école.
Cependant, quelques points de cette réforme sont fustigés par de nombreux enseignants. C’est surtout la nouvelle grille de correction suivant laquelle un élève doit avoir au moins quelques points sur une question dont il a raté la bonne réponse.
En corrigeant, l’enseignant doit prendre en compte la pertinence, la cohérence… de la réponse. «Le fait que l’élève a pris du temps à réfléchir pour donner une réponse, fausse soit-elle, ne lui fait pas mériter un zéro», soutiennent certaines enseignantes rencontrées en pleine formation au Lycée de la convivialité, dans la zone Kanyosha.
D’autres enseignants parlent d’une réforme très difficile à mettre en application avec les conditions d’apprentissage prévalant en milieu scolaire au Burundi. Le manque de matériel didactique, les classes pléthoriques, etc., constituent des obstacles à l’intégration de cette réforme.
Un élève du lycée de la convivialité, en terminale, ne salue pas cette réforme. Les questions posées dans la situation d’intégration sont très difficiles. Ils demandent une grande réflexion par rapport à cette réforme. Des questions qui ne se trouvent même pas dans les notes. Pire, elles sont évaluées à 60%. Pour lui, il fallait l’instaurer dès l’école fondamentale.
Joël Leroy, chef du projet PAORC-FE qui appuie cette réforme à Enabel, parle d’une approche très importante qui permet aux élèves de comprendre et de s’adapter aux enjeux socio-économiques du moment et de mieux préparer leur entrée à l’université.
M. Leroy reconnaît tout de même que les enseignants ont raison de s’inquiéter. Des difficultés d’équipement, des classes pléthoriques… des obstacles, selon lui, à l’intégration à cette réforme. Mais d’après lui, un pas est déjà franchi. Il estime que la nouvelle réforme a été déjà intégrée à raison de 70%.