Rien n’arrête Sonia et ses amis regroupés dans une association burundaise au Danemark. Ils sont déjà arrivés au sommet du Kilimandjaro pour faire connaître leur projet de soutien aux enfants démunis au Burundi. Cette année, l’association innove avec « Art talk », un événement original.
Par Antoine Kaburahe
La solidarité est inscrite dans les gènes de Sonia. D’ailleurs, elle est née à l’avenue de la « Solidarité ». Une rue perpendiculaire au boulevard de l’Uprona, tout près du rond-point qui mène à l’université du Burundi. Un papa (aujourd’hui décédé) dans le business, une maman qui travaille pour un organisme international, deux sœurs et un frère. Une enfance sans histoires, aisée. Sonia est très douée. Depuis l’Ecole Indépendante, en passant par le lycée Vugizo, elle est toujours première de classe . « Une chouette fille, brillante, sportive, mais très simple », témoignent plusieurs copines de classe au lycée Vugizo. « J’ai été kidnappée par un Danois après mon diplôme en médecine à l’Université de Leeds en Angleterre », raconte-t-elle en riant. Avec son homme, elle s’installe au Danemark et exerce comme médecin. Son mari est également docteur. En philosophie du langage. « Il passe son temps à écrire des livres », précise Sonia, toujours en riant.
Un couple heureux. Deux enfants. Une vie douillette dans ce pays considéré comme le 2ème pays le plus heureux du monde selon le classement 2019 des Nations-Unies.
Mais le passé rattrape la Burundaise née à l’avenue de la Solidarité. « Je voulais faire quelque chose au moins pour les enfants de mon pays. Nous avons eu la chance d’étudier, il faut la donner à d’autres. » Sonia est convaincue que « chaque enfant peut atteindre son plein potentiel s’il en a la possibilité ».
Avec Diane, une amie d’enfance, une Burundaise qui vit comme elle au Danemark, et une dizaine de compatriotes, ils fondent la Burundian Diaspora in Denmark. « Nous voulons continuer à faire vivre notre culture au Danemark, mais aussi aider les enfants au Burundi. » Mais comment attirer l’attention des Danois sur leur projet ? Le groupe a eu une idée géniale, un défi : des membres de l’association vont grimper le Kilimandjaro en Tanzanie ! Un vrai challenge, Sonia a toujours été sportive, c’est une judoka. Mais le Kilimandjaro, c’est tout de même 5895 mètres…
Leur expédition est suivie sur les réseaux sociaux. « C’est physiquement éprouvant, la montée dure plusieurs jours, mais une fois au sommet, le paysage que l’on découvre est incroyable» dit Sonia avec émotion. Et la stratégie a fonctionné. Leur engagement a séduit. « Quand nous sommes rentrés au Danemark, nous avons trouvé 10.000 euros sur le compte de l’association ! »
A travers l’ AFED (Association des Femmes pour l’Education des Démunis), une organisation burundaise, la Burundian Diaspora in Denmark va pouvoir couvrir les frais de scolarité d’une dizaine d’enfants qui vivent dans une extrême pauvreté.
Art talk
Cette année, Sonia et ses amis ne vont pas grimper le Kilimandjaro. Ils vont organiser une collecte de fonds en collaboration avec des artistes burundais, des auteurs, un chef culinaire, , un photographe et des journalistes. Selon Sonia, « le chanteur Bahaga, le cinéaste Joseph Bitamba, le photographe Teddy Mazina, les journalistes Aloys Niyoyita, Bob Rugurika, le Chef Claude Bigayimpunzi, l’artiste Turuso, etc. vont participer à l’événement ». Encore une idée géniale comme cette ascension du Kilimandjaro . « Nous verrons assis tranquillement chez soi le Chef Claude Bigayimpunzi préparer tout un menu pour une soirée de cuisine burundaise. La vente des recettes permettra de récolter des fonds. Les gens pourront visionner en ligne le film de Bitamba « le Métis », télécharger la musique de Bahaga, se procurer des livres des Editions Iwacu,etc. » Le programme de cet événement appelé « Art Talk », qui commence le 15 mai prochain, sera mis en ligne dans quelques jours. Les fonds récoltés au cours de ces rencontres permettront à Burundian Diaspora in Denmark de poursuivre son soutien aux enfants burundais. « N’hésitez pas à nous appeler ou à nous écrire si vous avez des questions », explique avec enthousiasme cette quadrilingue qui passe allègrement du français à l’ anglais ou au danois. Et qui parle toujours un kirundi impeccable. Sonia Kabwa qui aurait pu s’appeler Sonia Solidarité.
Pour découvrir ou soutenir l’association
Contact : [email protected]
https://d-b-d.dk/gb
Extraordinaire! Chapeau…..
Uburundi buracafise intwari na ba Inamujandi wa Jambo! Murakagira inka, ibibondo, amasaka n’amahonda!
@JC NDORERE
« Murakagira inka, ibibondo, amasaka n’amahonda! »
Abandi nabo bati « Murakagira isuka, ibibondo n’ibitungwa n’ibigazi; hamwe n’amavoka n’imyembe »
Sonia,
Komera ncuti ya Data.
We are so proud of your idea.
Kaburahe, continues à être le flambeau de telles personnes.
Ça honore le Burundi
Sonia, vous êtes des anges. Ni moins ni plus Merci