Mardi 05 novembre 2024

Économie

Port de Rumonge : Que cache l’interdiction d’exportation des produits Brarudi ?

13/05/2019 Commentaires fermés sur Port de Rumonge : Que cache l’interdiction d’exportation des produits Brarudi ?
Port de Rumonge : Que cache l’interdiction d’exportation des produits Brarudi ?
Au port, les activités tournent au ralenti.

Sur ordre du commissaire provincial et du chef provincial des renseignements, les boissons de la Brarudi ne sont plus écoulées en RDC via ce port. Depuis, plus d’un s’interrogent sur les raisons de cette décision.

A l’origine de cette mesure, le souci de rétablir de l’ordre dans le commerce des boissons Brarudi au port de Rumonge. Dans la matinée du vendredi 26 avril, Melchior Hakizimana, commissaire provincial et le chef des renseignements dans la province Rumonge, ordonnent aux commerçants-fournisseurs de boissons Brarudi sur le port de cesser leurs activités.

Sur le coup, trois  camionnettes de marque Toyota sont saisies,  de même que leur cargaison. Selon  les estimations des ouvriers du port, environ   plus de 6.000 casiers de Primus, Amstel, Fanta y compris.

Mais derrière cette décision de réguler le commerce des boissons Brarudi  via ce port, des sources dignes de foi affirment que les deux autorités auraient prises cette mesure afin de casser le monopole  sur la vente de ces boissons  détenu par un groupe de 5 commerçants.

D’après ces sources, un casier de Primus, s’achetant à 16. 000 BIF  se vendrait 27.000 BIF à l’exportation au port de Rumonge. Une marge de bénéfice, révèlent ces sources, qui ferait pâlir d’envie plus d’un. « Sûrement que ces deux officiers se sont dit qu’il était grand temps que ce business profite à qui peut, au lieu d’une infime partie de gens, au motif  qu’ils ont leur réseau propre à eux».

De leur côté, les commerçants et propriétaires de véhicules saisis, à défaut, de la levée de cette mesure, demandent que leurs véhicules et  boissons  soient restitués.

«Au préalable, ces autorités auraient dû nous avertir, parce qu’à notre connaissance, nous exercions notre métier  en  toute  légalité. Plus que tout, nous  nous acquittons de notre de devoir de citoyens en tant que  contribuables», se défend Georges Nkunduwera, commerçant  dont les  boissons ont été saisies.

Et de faire une révélation : «Rien qu’en ces deux semaines, j’ai perdu plus de 4 millions BIF.» Outre que cette  mesure a pris de court les commerçants congolais, ces derniers déplorent  le manque à gagner avec les dépenses imprévues.

«On en a marre d’attendre, de continuer à croire aux promesses faites par l’autorité maritime», confie dépité  Isaac, propriétaire d’un bateau en attente de chargement. Durant ces  deux semaines, avec   trois  dockers,  il estime  avoir  consommé plus  de  200.000 BIF non prévus.

Avec ce désagrément, il soutient qu’il n’y a pas d’autres choix que de s’approvisionner ailleurs. « Le choix est fait ! Comme les autres, prochainement, je m’approvisionnerais au port de Kabonga à Nyanza-Lac».

Une kyrielle de conséquences

D’habitude bruyant, souvent bondé de gens, en cette matinée de lundi 6 mai, la plage de Rumonge est quasi déserte. Idem au point de surveillance d’Ebola. Hormis, les responsables chargés de prendre les températures des touristes en provenance de la RDC, aucune autre personne.

Seule activité qui atteste que l’endroit est un port, à quelques mètres, un camion décharge du sel, un  signe  éloquent que la mesure commence avoir des effets sur la vie  économique de la commune.

M .Bigirimana : « D’ici peu, nous allons apporter une réponse à la question ».

Une observation partagée par  Célestin Nitanga, administrateur communal. Sur ces deux semaines, il fait savoir  que  les pertes en termes de recettes communales s’élèvent à plus de 1.500.000 BIF. «Un gouffre qui risque encore de s’élargir si la situation perdure».

Au marché de Rumonge, tenanciers de kiosques, cambistes, tous  ne savent plus à quel saint se vouer. Ils  soutiennent  que s’il n’y a pas de solution à ce problème, c’est toute la vie économique de la province qui va en pâtir.

«Il m’est difficile d’écouler deux  caisses de Primus, alors qu’auparavant, j’en écoulais cinq, imaginez-vous ce qu’il en sera si rien n’est fait. Carrément, nous nous serons plus à mesure de payer les taxes», avertit  A.N., tenancier d’une boutique derrière le port.

Même cas de figure pour John, cambiste. «Quand on passe trois à 4 jours sans échanger même 100 dollars américains, vous comprenez l’urgence de la situation».

A l’unisson, tous réclament qu’une issue favorable à la question soit trouvée, au risque d’une paralysie  totale de leurs activités. «Ce sont les Congolais qui amènent de l’argent, à nos autorités de les choyer !»

Du côté de l’Autorité maritime, les responsables disent que la question est en train d’être étudiée, sans  fournir  plus de détails. Juvénal Bigirimana, gouverneur de la province de Rumonge quant à lui se veut rassurant : «D’ici peu, nous allons apporter une réponse à cette question.»

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