Un malaise s’observe entre l’Autorité maritime, portuaire et ferroviaire (AMPF) et les usagers du port de Bujumbura, au premier rang desquels Global port services Burundi (GPSB).
« Il y a un cafouillage au port. Les usagers ne font qu’en profiter », reconnaît un employé de l’AMPF, qui a requis l’anonymat. Il répondait à la question pourquoi les déclarants ne se sont pas encore pliés au communiqué du directeur général de l’AMPF enjoignant les déclarants à payer une redevance comme condition pour avoir accès aux installations portuaires. La mesure devait entrer en application le 1er février. Par contre, une autre mesure portant redevance sur les camions et les bateaux est en train d’être appliquée. Pourtant, transporteurs routiers et armateurs jugent la redevance comme une barrière à la fois tarifaire et non tarifaire, autant que les déclarants pour la redevance d’accès au port.
Bien des usagers du port, notamment les déclarants affirment que ce cafouillage met en évidence le torchon qui brûle entre l’AMPF et la société concessionnaire du port, GPSB. Si à l’AMPF quelques informations peuvent filtrer autour de ce malaise, GPSB s’enferme dans un mutisme total.
Une convention illégale
Un analyste qui a lui aussi requis l’anonymat affirme que le problème entre l’AMPF et GPSB résiderait dans la convention de concession du port. « C’est une convention qui viole la loi. Pire, elle prive l’AMPF de son pouvoir d’exercer son autorité sur la société GPSB », souligne l’analyste.
Pour lui, qui dit autorité dit de facto des pouvoirs dévolus à l’entité publique de se faire obéir de gré ou de force. Ce pouvoir est accordé à l’AMPF par le Code de la navigation et du transport lacustre du 16 mai 2010. Pourtant la convention viole au moins trois dispositions importantes. C’est notamment celle qui stipule que dans chaque port lacustre, l’autorité portuaire est l’organe chargé de l’administration et de la gestion du port. C’est aussi celle qui donne un pouvoir général sur ce qui s’exerce au port. Bien plus, la loi délègue à l’AMPF les pouvoirs du ministère en matière de police de ports. « En cas de nécessité, L’AMPF a même le pouvoir de chasser GPSB », martèle la source.
Au niveau du cadre légal, l’analyste cite aussi le décret instituant l’AMPF, avant de faire remarquer que GPSB n’a été instituée que par une simple ordonnance. « Pourtant, la société GPSB se comporte comme si AMPF n’a aucune autorité sur elle ».
GPSB, «illégale mais puissante »
Pour comprendre le malaise entre GPSB et l’AMPF, il faut remonter à la création de GPSB en 2012. L’Etat allait retirer la gestion du port à l’ancienne « Exploitation du port de Bujumbura (EPB) ». Il fallait créer une société de droit national, immatriculée dans le registre de commerce burundais. Un dossier d’appel d’offre a été confectionné. La société Global Group of Companies a gagné le marché. Il devait fournir 90% du capital social contre 10% pour l’Etat du Burundi pour constituer GPSB.
Fort curieusement, la société Global Group of Companies fut contournée dès la création de GPSB. Le Directeur général Kobus Van Der Merwe sera chassé. Sa société Global Group of Companies ne sera même plus représentée dans la nouvelle société concessionnaire qui garde pourtant le nom de GPSB. « C’est cette société illégale mais puissante qui est à la base du malaise au port de Bujumbura », pointe l’analyste.
Depuis mai 2015, l’AMPF tente de retrouver son autorité par notamment son ministère de tutelle. Au cours de ce mois, la deuxième vice-présidence de la République s’est saisie de la question. Entre-temps, une source digne de foi indique que l’AMPF manquerait de fonds au moment où sa locataire, GPSB, voit chaque jour tomber dans son escarcelle des pièces sonnantes et trébuchantes. GPSB occuperait illégalement même quelques locaux de l’AMPF.
Bandes de v*****, c’est insupportable ce que vit le Burundi, qui va arrêter cette folie Seigneur ? Nous te supplions Dieu, degage-nous cette nouvelle espèce de dirigeants.