Samedi 23 novembre 2024

Environnement

Port de Bujumbura : plus de deux milliards BIF pour les travaux d’urgence

20/04/2021 4
Port de Bujumbura : plus de deux milliards BIF pour les  travaux d’urgence
La délégation sous la houlette de la ministre en charge du Commerce constatant la route coupée et d’autres infrastructures menacées.

La ministre en charge du Commerce a annoncé des activités d’urgence de plus de deux milliards BIF pour protéger les infrastructures du Port de Bujumbura contre les crues du lac Tanganyika.

Il est 10h30, ce lundi 19 avril au Port de Bujumbura. Immaculée Ndabaneze, ministère en charge du Commerce, accompagnée de certains cadres du ministère et le directeur général de l’Autorité maritime, portuaire et ferroviaire, a effectué une visite. Ils viennent constater les dégâts causés par la montée des eaux du Lac Tanganyika. Des infrastructures portuaires sont menacées. Des eaux infiltrent jusqu’à l’intérieur.

Le talus de rempart érigé pour la protection des infrastructures du Port de Bujumbura subit les assauts des eaux du lac Tanganyika. Une route passant derrière un des bureaux de la marine nationale s’est effondrée et se retrouve en partie submergée. « La situation est préoccupante. Le port peut être submergé. Il y a des travaux d’urgence qui doivent être menés pour sauver ces infrastructures o combien importantes pour l’économie du pays», a indiqué la ministre.

Mme Ndabaneze a précisé qu’ils se sont réunis avec l’Autorité maritime et la direction générale du Port de Bujumbura pour envisager les travaux d’urgence à effectuer. Selon les experts, le coût global est estimé autour de 2 milliards. Les activités consisteront à la réhabilitation du talus de rempart et la construction des murs de soutènement pour bloquer les eaux.

A la question de savoir si ces fonds sont disponibles, la ministre répond : « Quand vous êtes menacés, vous frappez à toutes les portes. Avec de la détermination, vous trouvez.»

Forum des lecteurs d'Iwacu

4 réactions
  1. Mugisha

    Le bureau de l’autorité du lac Tanganyika n’existe plus ?

  2. Libere Nitunga

    Apparemment des travaux qui seraient spécifiques au Port de Bujumbura viseraient probablement à le protéger contre l’assaut des vagues – brise-lames, particulièrement hautes pendant les heures de midi et en début d’après-midis.
    Mais contre la crue elle-même (niveau élevé des eaux du Lac), la seule solution qui semble de nature à être efficace, et à portée globale pour tous les riverains, au Burundi comme en Tanzanie (Ville de Kigoma) et en RDC (ville d’Uvira), est une intervention urgente pour augmenter le débit de l’exutoire du Lac à la rivière Lukuga.
    Autrement, 2 milliards pour le Port de Bujumbura aujourd’hui, 5 milliards pour l’Aéroport demain, 2 autres milliards pour la Station de pompage de la Regideso située tout près du Cercle de la Paix anciennement Cercle Nautique, etc. Cela sans parler des infrastructures et des habitations privées.

    De toute évidence il y a péril en la demeure et toutes solutions, surtout celles à portée globale méritent d’être envisagées rapidement.

    • Stan Siyomana

      @Libere Nitunga
      1. Vous ecrivez: « … une intervention urgente pour augmenter le débit de l’exutoire du Lac à la rivière Lukuga… »
      2. Mon commentaire
      A). »The Lukuga River is the primary outflow of Lake Tanganyika. It exits the lake near Kalemie, flows westward through the district of Tanganyika, and joins the Lualaba River. The river accounts for about 18% of Lake Tanganyika’s water loss, while the remainder occurs through evaporation… »
      https://www.worldatlas.com/articles/what-are-the-primary-inflows-and-outflows-of-lake-tanganyika.html
      B). La Lukuga a une longueur de pres de 350 km et a un debit moyen de la Lukuga est de 271m³/seconde a sa confluence avec la Lualaba.
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Lukuga
      http://www.maplandia.com/democratic-republic-congo/shaba/kalemie/

      Au debit moyen de 540 m³ d’eau qui entre dans le lac par la riviere Rusizi, il faut aussi ajouter le debit de la Malagarazi qui elle-aussi se jette dans le lac.
      Meme si l’on parvenait a faire quelque dragage du sable et autres obstacles a Kalemie (ou se trouve justement le seul exutoire du lac Tanganyika), il serait tres difficile de se debarrasser du grand volume d’eau supplementaire qui a fait monter le niveau du lac.
      Desormais, ceci devrait dissuader tout individu a eriger quoi que ce soit en respectant la zone tampon de 150 m (tel que prevu par le Code de l’Eau du Burundi) a partir du littoral du lac Tanganyika.

      • Libere Nitunga

        Il est vrai que le débit des affluents qui se déversent dans le Lac est très important : Rusizi, Malagarazi ainsi que de très nombreux ruisseaux et rivières : Muzazi, Ntahangwa, Kanyosha, Mugere, etc .
        Débit auquel s’ajoute bien évidemment la pluie qui tombe directement sur la surface du Lac.
        Mais en mode normal, ces nombreux apports sont en équilibre avec les sorties, dont la plus importante est l’évaporation : 82%.
        C’est impressionnant ! Et peut-être que la principale cause de la montée des eaux du Lac se trouve à ce niveau. L’évaporation dépend en grande partie de la température de l’eau en question, mais aussi de l’humidité de l’air ambiant. Si vous séchez du linge dans une atmosphère humide, il va sécher moins vite que dans une atmosphère sèche.

        Il ne semble pas que la température des eaux du Lac, aurait baissé au point de conduire à une forte réduction de l’évaporation.
        Par contre, il aurait été intéressant que des gens plus informés puissent faire le rapprochement du niveau du Lac avec l’évolution de l’humidité de l’air. Donc des phénomènes météorologiques mondiaux. Je me rappelle vaguement des moussons et alizés du cours de géographie de l’Ecole Secondaire …
        Toutefois, même si la cause de la montée des eaux devait se trouver à ce niveau, on pourrait juste le constater, sans aucune possibilité d’intervention pour améliorer la situation.

        Par contre, l’autre voie de sortie des eaux du Lac, l’exutoire Lukuga, a une part moins importante dans l’ensemble certes, 18%, mais c’est le seul facteur parmi les 4 dont dépend le niveau du Lac, qui est à la portée d’une intervention humaine.
        Pourrait-elle conduire à une diminution du niveau des eaux de 0.5m, 1m, 2m, 3m, etc. ? Seule une évaluation de plus en plus détaillée des possibilités d’agrandissement de la prise d’eau à la Lukuga dans le sens de la largeur et/ou de la profondeur, permettrait d’avoir une idée de l’importance des travaux nécessaires et pour quel résultat sur le niveau du Lac.
        Le 1er indicateur serait les courbes de niveaux de Kalemie, qui indiqueraient déjà la distance à parcourir pour arriver à une baisse de la prise d’eau de 1m, de 2m, etc., s’il faudrait déplacer ou allonger le pont à Kalemie sur la rivière afin d’élargir le lit, etc. En effet, en consultant la carte de la rivière avant la grande crue de 1878, on remarque un fort rétrécissement du lit à l’endroit où le pont a été bâti.

        A propos des courbes de niveau, celles de la ville de Bujumbura seraient aussi d’une grande utilité. Elles permettraient aux gens de savoir quelles infrastructures et habitations seraient inondées si le niveau du Lac atteint 777 ou 777.5 m par exemple.

        Une autre direction d’investigation serait de voir si dans un passé récent (2 – 4 ans), il n’y aurait pas eu de travaux à Kalemie ou ses environs, pouvant avoir conduit à un éventuel envasement de la rivière tout près ou pas très loin de la prise d’eau.

        En tout cas une mission préliminaire d’évaluation de cette unique possibilité de contrôle du niveau du Lac pourrait alimenter le débat avec des éléments plus concrets.
        Un adage rundi dit : Ntarataze aruta Mpebezirye. Compte tenu des enjeux, dans le cas d’espèce il vaut mieux gutarataza, et le plus tôt serait le mieux.
        En consultant les sites météo, on peut penser que la diminution des pluies serait pour bientôt. Mais ce ne sont que des prévisions qui peuvent changer à tout moment, d’une part, et puis les pluies tombées récemment sur le bassin versant continueront à alimenter les affluents en importants débits d’eau, d’autre part.

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