Mardi 05 novembre 2024

Économie

Port de Bujumbura/ GPSB-Déclarants : Le torchon brûle

De nouveaux frais de manutention introduits par la société Global Port Services Burundi (GPSB) sont une pilule que les intermédiaires en douane ont du mal à avaler.

Camions qui passent sur le pont-bascule pour le pesage
Camions qui passent sur le pont-bascule pour le pesage

Ils ne décolèrent pas contre GPSB. Ils accusent cette société concessionnaire du port de Bujumbura d’avoir introduit une double manutention « inutile mais onéreuse ». Elle frappe les importateurs qui ont droit au déchargement à domicile (D.A.D). « Ils » sont les déclarants dits aussi intermédiaires en douanes ou transitaires qui exercent au port de Bujumbura.

Les déclarants expliquent que, jusqu’en mars, les camions chargés qui entraient dans le port passaient sur le pont bascule pour l’enregistrement du poids brut. Ils passaient aussi sous le scanner pour le contrôle de la nature des marchandises se trouvant dans les containers. Les camions sortaient alors des enceintes de la douane sans devoir payer les frais de manutention car pour cette catégorie d’importateurs, le déchargement se faisait uniquement dans les entrepôts privés. C’est ce que les déclarants appellent « D.A.D ». Les frais de manutention étaient payés uniquement au moment du déchargement à l’entrepôt.

Une fois le « D.A.D » terminé, le camion-sans container- retournait au port et repassait sur le pont-bascule pour la pesée de la tare. La douane appréciait alors le poids du container déchargé à domicile en faisant la différence entre le poids avec container relevé avant le déchargement et le poids du véhicule sans le container après le déchargement.

Double manutention

Avec le mois d’avril, explique un déclarant, les deux pesées se font au port avant le « D.A.D ». Cette opération est payante. GPSB perçoit 174.365Fbu sur un container dont le poids est supérieur à 20 tonnes, 98.066 sur un container dont le poids est compris entre 15 et 20 tonnes et 16.000Fbu pour un container vide. Les camions peuvent alors sortir des enceintes du port pour le « D.A.D ».

Le déclarant explose : « A quoi bon donc cette nouvelle pesée par GPSB, une opération exorbitante, alors que nous devons encore payer les frais de manutention au déchargement à l’entrepôt ? C’est une façon de soutirer des sous à nos patrons, les importateurs. »

Avec la nouvelle mesure, les déclarants craignent que les nouveaux frais n’entraînent une hausse du prix de revient des marchandises.

Conséquences : les marchandises ne seront pas facilement écoulées et les importateurs devront diminuer le nombre de passation de commandes de marchandises à l’étranger. In fine, c’est le métier de ces intermédiaires en douane qui en fera les frais.

« Des récriminations non fondées »

Pour Bonaventure Sinzobakwira, Directeur Général de Global Port Services Burundi « GPSB », les lamentations des transitaires en douane ne se sont pas fondées. Il précise que GPSB s’est doté d’un chariot TEREX TF 45h capable de manutentionner des conteneurs dans le but de soutenir l’activité du Port de Bujumbura. « Ce contrôle de poids, de même que d’autres vérifications des marchandises sont une exigence de la Douane qui fait appel aux services de l’opérateur portuaire ».

Pour le contrôle de poids, l’engin permet en peu de temps la manutention de conteneurs quels que soient la taille et le poids pour la pesée du camion avec conteneur d’abord puis du camion sans conteneur. Les deux pesées se font au pont-bascule et leur différence permet de déterminer le poids du conteneur que la Douane compare au poids déclaré sur les documents. Pour d’autres vérifications, la Douane exige le déchargement au Port, déchargement également exécuté par l’opérateur portuaire.

Pour M. Sinzobakwira, la plus-value apportée par la nouvelle machine est que, désormais, le contrôle de poids des conteneurs se fait au Port de Bujumbura avant que la Douane décide d’octroyer ou non le déchargement à domicile des marchandises. Au cas où, après pesage au port, le poids déclaré sur les documents est très différent du poids affiché lors de la pesée au port, la Douane peut refuser ce déchargement à domicile et exiger le déchargement au Port.

Le Directeur Général de GPSB fait remarquer que les transitaires et les importateurs ont l’obligation de se conformer au processus de contrôle de leurs marchandises tel qu’exigé par les services de la Douane. Et d’ajouter : « Toutes ces opérations de manutention sont facturées conformément au tarif portuaire ».

Forum des lecteurs d'Iwacu

4 réactions
  1. Aferky

    Le burundi n’est pas un pays enclaver, mais leurs dirigeants ne savent pas orgoaniser le pays que ca soit au niveau politique,econoique et meme social.

    • Kagisye

      « Le Burundi n’est pas un pays enclaver (enclavé) » .T’as pas suivi les cours de Géo au Secondaire?!!! Et ton Français là:
      « …enclaver (au lieu de « enclavé »), leurs (au lieu de « ses »), orgoaniser (au lieu de « organiser »), ca (au lieu de « ça »), economique (au lieu de « économique »), meme au lieu de « même »), … »: 6 fautes d’orthographe dans une aussi petite phrase!!! Cela prouve que tu ne peux pas faire la différence. Nta kidutwenze, hihihhi

  2. KAAZE

    It looks that new system improve the process as it saves time and reduce the risks of cheating and corruption. The major problem is that the cost of the new system/technology is carried by the IMPORTER and eventually the consumer.

  3. KABADUGARITSE

    Là il y a un petit oubli. Cette opération pénalise non seulement les importateurs, mais se répercute aussi sur le consommateur. La marchandise devenant difficilement accessible vue la crise financière actuelle, l’économie va aussi en souffrir car sans consommateurs, les marchandise seront difficilement écoulées et l’OBR rentrera ses recettes au compte-goutte.-

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Enrôlement des électeurs. Entre fatalisme et pessimisme

Alea jacta, les dés sont jetés. La période d’enrôlement qui avait officiellement commencé le 22 octobre a pris fin ce 31 octobre. Se faire enrôler est un devoir hautement civique et citoyen en vue de reconduire ou renouveler la classe (…)

Online Users

Total 2 622 users online