Le pont reliant les communes Rugombo et Murwi s’est affaissé il y a deux ans. Des activités sont perturbées. La population demande à l’administration de le réhabiliter. A cet effet, Le gouverneur de Cibitoke promet de tenir une réunion.
<doc7901|right>Depuis deux ans, le pont de la rivière Muhira s’est écroulé. Cela rend difficile la circulation de la population pendant la période pluvieuse. La population reste souvent sur les deux rives de la rivière. Quelquefois, elle est obligée de passer dans l’eau. Certains préfèrent se déshabiller ou soulever leurs habits jusqu’au niveau des hanches. « Quand il a abondamment plu, personne ne traverse », raconte une quadragénaire. Selon Jean Claude Kubwimana, un habitant proche de cette rivière, trois écoliers sont morts par noyade. Cet octogénaire parle également de 20 personnes noyées, alors qu’elles se rendaient dans leurs champs.
D’après Jean Bosco Barandagiye, un des enseignants de l’école primaire Rwiri, les écoliers s’absentent souvent aux cours car ils doivent traverser cette rivière. « Nous pouvons passer une semaine sans aller à l’école et nous éprouvons des difficultés pour terminer le programme », déplore-t-il. Il fait savoir que les enseignants ont déjà lancé un préavis de grève parce que rien n’a été fait jusqu’à présent. Après cet avertissement, poursuit-il, le directeur provincial de l’enseignement et le représentant du syndicat STEB (Syndicat des Travailleurs de l’Enseignement du Burundi) se sont rendus sur les lieux. Et d’ajouter : «Nous attendons le rapport qu’ils vont produire avant d’entamer le mouvement de grève. »
Des orpailleurs soupçonnés
Ce pont enjambant les collines Rwiri de la commune Murwi et Rusororo de la commune Rugombo, construit par les Belges, à l’époque coloniale, n’a jamais été réhabilité. « Les orpailleurs ont empiré la situation en creusant autour du pont, sous l’œil complaisant des administratifs à la base», témoigne K.D., un habitant de Murwi. Il pointe du doigt un certain Ngenda et Vincent Ntibantunganya alias Muhahiro, responsables des associations des orpailleurs. Ces derniers réfutent les accusations portées contre eux. Ils soutiennent qu’ils ont essayé d’effectuer des travaux d’entretien, sans succès. Et de demander à l’administration de réparer ce pont parce qu’il va exiger beaucoup de moyens qu’ils ne peuvent pas trouver.
Anicet Saïdi, DPE à Cibitoke, affirme qu’il n’est pas en mesure de trouver une solution à ce problème. Il promet de soumettre la question à ses supérieurs hiérarchiques. Edouard Muramiye, représentant du STEB à Cibitoke, parle d’une situation insupportable du côté des enseignants de Rwiri. Il demande à l’administration provinciale d’analyser cette situation.
Anselme Nsabimana, gouverneur de la province Cibitoke, promet de tenir une réunion à la fin de cette semaine. Concernant le bilan des noyades, le gouverneur ne reconnaît qu’un seul cas.