Les travaux de stabilisation du pont sur la rivière Gikoma reliant la Mairie de Bujumbura à Bujumbura rural sont en cours. Les usagers et les riverains s’en réjouissent. Déception du côté des riziculteurs. Le barrage hydroagricole érigé en dessous du pont n’est pas concerné.
« Notre alerte a été entendue. Les travaux de réhabilitation du pont et de stabilisation des berges de la rivière Gikoma ont commencé, il y a deux semaines », se réjouissent les conducteurs de taxis-vélos et taxis motos ayant érigé un parking tout près de ce pont.
Même sentiment de joie du côté des propriétaires des infrastructures et des parcelles se trouvant aux alentours de ce pont. « Nous saluons cette intervention. Nos infrastructures étaient menacées d’effondrement ».
Selon Roger Ngendabanyikwa, directeur de l’exécution des travaux à l’Agence routière du Burundi (ARN), la première intervention consiste à faire l’enrochement.
L’objectif principal étant de stabiliser ce pont pour qu’il continue à être opérationnel. «Nous avons déjà réalisé des enrochements en quantité très considérable. Il y a un stock de gros moellons qui vont aider dans l’enrochement », précise-t-il.
En plus de ces enrochements, poursuit-il, il y aura la construction d’un barrage en bas pour remonter le niveau du lit. Et d’ajouter : « Nous allons stabiliser les berges par les gabions ».
Interrogé sur le délai d’exécution, M. Ngendabanyikwa se veut rassurant. « Les travaux ne vont pas dépasser deux mois. Le budget est disponible. Les contrats pour les fournitures sont déjà signés ».
Les riziculteurs déboussolés
C’est de la déception du côté des riziculteurs de la zone Rubirizi, commune Mutimbuzi, en province de Bujumbura. Ils espéraient que le barrage hydroagricole érigé en dessous du pont allait être réhabilité.
« Le barrage hydroagricole destiné à irriguer nos champs ne sera pas réhabilité. C’est une déception. Nous allons mourir de faim », se désole N.G., un des riziculteurs.
Interrogé à ce propos, Roger Ngendabanyikwa fait savoir que le ministère de l’Agriculture avait souhaité une collaboration dans la réhabilitation de ce barrage.
Mais, fait-il observer, il serait très difficile d’implanter le barrage à ce niveau. « Nous avons constaté que lorsque les barrages sont implantés à côté des ponts ça les déstabilise ».
Il conseille aux autorités du ministère chargé de l’Agriculture d’implanter les barrages en aval. « Il faut prendre l’eau en aval du pont, à au moins 200 m pour ne pas déstabiliser le pont ».