Certaines organisations de la société civile estiment irréalisables des promesses du nouveau président de la République. Elles parlent notamment de la lutte contre la corruption et du détournement des fonds publics. D’autres sont néanmoins optimistes.
«Il sera difficile de voir les actes concrets de cet engagement », assure Gabriel Rufyiri, président de l’Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques, Olucome. «Les gens les plus corrompus ont plus de capacités que le gouvernement lui-même », tient-il à souligner.
D’après lui, l’Olucome va bientôt soumettre des dossiers au président de la République. Ils devraient lui servir d’outil dans la réalisation de son engagement. Gabriel Rufyiri demande au gouvernement de mettre en place la Haute Cour de justice. La seule habilitée à punir les hauts gradés de l’Etat cités dans les affaires de corruption ou des infractions connexes.
Pour sa part, l’organisation Folucon-F (force de lutte contre le népotisme et le favoritisme au Burundi) se dit optimiste quant aux engagements du chef de l’Etat. « Le Burundi va être développé parce que l’Etat vient de promettre à lutter contre tout détournement des fonds publics », soutient Gérard Hakizimana, président de cette organisation.
Pour rappel, dans son discours à la nouvelle équipe gouvernementale mardi 30 juin, le président de la République a promis qu’il va faire de la corruption et le détournement des fonds publics, un interdit. Il promet de s’engager en personne dans cette lutte.
En vue de faciliter ceux qui auraient peur de dénoncer les administratifs corrompus, des boîtes à suggestion vont être mises en place au niveau de toutes les communes du pays. Le président Ndayishimiye précise que seuls ses envoyés auront le droit d’ouvrir ces boîtes.
Le Burundi occupe la 19ème place des pays les plus corrompus au monde selon le classement de l’Organisation Transparency international de 2019.