La police nationale du Burundi possède des numéros d’urgence gratuits. A coups de publicité, elle incite la population à les appeler en cas de danger. Malheureusement, sur 9 numéros, un seul fonctionne.
<doc5144|left>Nixon Habonimana, représentant de l’Action pour le respect de la vie humaine (AREVIE), parle d’un scandale. Il ne comprend pas comment sur les 9 numéros d’urgence, seul le 113 est fonctionnel. Ce dernier appartient à la protection civile, une police qui intervient en cas d’incendie ou de catastrophe naturelle. Ce numéro a aussi un problème car les affiliés de la société de téléphonie mobile Econet Wireless ne peuvent pas accéder à ce numéro en cas d’urgence. «Si une personne est victime d’un incendie, étant affilié à Econet, comment va-t-elle faire pour appeler les pompiers?» s’interroge le représentant d’Arevie.
Pour les autres numéros, c’est silence radio. Soit ils sonnent et personne ne répond, soit l’opératrice vous informe que le numéro n’existe pas. «C’est seulement au Burundi où les numéros d’urgence ne fonctionnent pas», martèle Nixon Habonimana. Pour lui, cette situation est inadmissible. Il se demande le bien fondé de cette police à qui on ne peut pas demander du secours en cas de danger. Nixon Habonimana ne s’embarrasse pas de circonlocutions : «Notre police est en panne». Il donne la note de 20% à la police nationale du Burundi.
Certains habitants de la capitale sont aussi très remontés contre la police burundaise. Selon eux, ils sont tous les jours victimes d’actes de banditisme ou de tuerie, mais la police est introuvable. «On appelle le 112 mais personne ne répond. Nous nous demandons si la police d’intervention est toujours fonctionnelle», martèle F.B., un habitant de la commune urbaine de Kanyosha, en colère. «Et on nous parle d’une police de proximité», ironise B.N., un citoyen de la commune Kinama. Il s’étonne, d’ailleurs, que la police demande à la population de collaborer avec elle. «C’est aberrant ! », lance-t-il.
«Cette situation doit être débloquée le plus tôt possible»
Pour Nixon Habonimana, les responsables burundais doivent trouver une solution à ce problème. Il pense que cette situation peut causer d’énormes conséquences. Du reste, il s’étonne des coups de publicité qui ont entouré ces numéros, alors qu’ils sont hors d’usage. «Ils ont menti aux Burundais. Les victimes devraient porter plainte pour non assistance à personnes en danger », souligne-t-il.
Elie Bizindavyi, porte-parole de la police, reconnaît ce problème : « C’est dû à un problème technique. Nous savons que c’est une question cruciale. La police est en train de faire tout son possible pour remédier à ce problème. »