Après le «mauvais traitement» de trois journalistes de la Radio Culture par des policiers, le ministère de la Sécurité publique réfute en bloc les accusations. Pourtant le président du CNC parle d’une violation de la loi régissant la presse.
«Ils n’ont pas été malmenés, la police leur a simplement conseillé de rebrousser chemin. Elle ne savait pas que ce sont des journalistes car ils ne s’étaient pas présentés», a expliqué Pierre Nkurikiye, porte-parole du ministère de la Sécurité publique, ce mardi 28 août lors d’un point de presse.
Pour rappel, le reportage de ces journalistes portait sur un litige foncier existant entre la population et l’administration du quartier 10 de la zone Ngagara en mairie de Bujumbura. Des policiers sur place ont empêché aux journalistes d’exercer leur travail.
M. Nkurikiye indique que ce jour-là, la partie lésée était venue empêcher l’autre partie de construire dans la parcelle qui fait objet de litige. Les trois journalistes n’avaient pas informé l’administration ou la police locale de leur venue. Leur présence a été l’élément catalyseur de la pagaille : «Les gens sur place ont commencé à huer et à crier».
Ainsi, les forces de l’ordre ont compris qu’ils avaient été appelés par la partie lésée. Il doute de leur casquette de journaliste : «jusqu’à maintenant, rien n’indique que ces gens étaient des journalistes».
Pierre Nkurikiye assure que les journalistes n’ont pas de problème de sécurité dans l’exercice de leur métier. « Ils ont accès à l’information et travaillent en toute tranquillité».
Nestor Bankumukunzi, président du Conseil national de la communication (CNC) affirme que «l’incident s’est bel et bien produit». La police a violé la loi régissant la presse au Burundi. Il évoque l’article 11 de cette loi : «Le journaliste a droit, sur le territoire burundais, à la sécurité de sa personne et de son matériel».
D’après lui, «s’il advient qu’une incompréhension surgisse entre lui et un quelconque service, le mieux est qu’on passe par le CNC qui a la régulation des médias dans ses attributions».
Le président du CNC recommande le renforcement de la collaboration entre les médias et les responsables de l’administration publique.