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Pénurie du carburant : le bras-de-fer qui n’en finit pas

16/08/2011 Commentaires fermés sur Pénurie du carburant : le bras-de-fer qui n’en finit pas

Juste avant la dernière révision de la structure du prix du carburant, l’Olucome déplorait contre le bras-de-fer entre les importateurs de pétrole et le gouvernement. La situation, loin de changer, semble avoir empiré…

Pour ceux qui croyaient à un répit après l’annonce de la ministre en charge du Commerce de la révision du prix du carburant au prix des concessions accordées aux pétroliers en sont à leurs frais.
Il suffit de se promener dans les rues de Bujumbura pour se rendre compte que la situation n’a pas changé. Elle a même empiré, en voyant les longues files de voitures se forment à l’entrée des stations de pompe à essence jusqu’à boucher certaines voies du centre ville, tel le bouchon créé ce matin sur le Boulevard de l’Uprona.
Bus de transport en commun, taxis-motos, voitures des particuliers, des dizaines de bidons de cinq litres alignés les uns après les autres, … l’essence est devenu une denrée rare dans la capitale.
Et cela alimente les spéculateurs et autres vendeurs au noir : la course du taxi de Ngagara vers le centre-ville qui coûtait d’ordinaire 3.000 Fbu revient à 5.000 Fbu (ou 4.000 Fbu après d’après palabres), signalait un taxi-man hier soir. Pour cause :  » Pour rester opérationnel, j’ai acheté de l’essence à Buyenzi à 5.000 Fbu le litre. Il faut bien que je les récupère « , témoigne ce père de famille habitant à Gasenyi, qui attend vainement qu’un client se manifeste depuis une heure…

Impuissance partagée

Quelques jours plus tôt, l’Olucome faisait part de la même impuissance dans une conférence tenue tenue ce 10 août : « Nous payons les frais des intérêts entre deux puissances qui oublient le contribuable dans un conflit qui s’observe depuis un mois. A qui profite cette situation ?», se demande Gabriel Rufyiri, président de l’Observatoire de Lutte contre la Corruption et les Malversations Économiques (Olucome).

Le gouvernement a montré sa volonté de faire baisser les coûts à la pompe du carburant, conformément au [mécanisme d’établissement du prix décortiqué à Iwacu. Entretemps, les importateurs de carburant, sachant que les prix devraient être revu plus en baisse qu’ils ne le sont maintenant, veulent profiter de ces négociations avec les pouvoirs publics pour faire supprimer certaines taxes. Gabriel Rufyiri soulignait que :  » Les taxes (toutes) sont passées de 585,39 Fbu à 622,27 Fbu, de juin à juillet courant par litre d’essence vendu à la pompe. Pour les seuls droits d’accise (qui ont remplacé les droits de douane), ils sont passés de 203,55 Fbu (pour l’essence) au mois de mai 2011, à 212,43 Fbu au mois de juillet « .

 Situation complexe

Car la situation est complexe : d’une part, le gouvernement maintient les impératifs d’élargissement de son assiette fiscale tout en veillant à envoyer aux consommateurs les preuves qu’il « tient en compte » l’opinion exaspérée par la hausse constante du prix du carburant (quitte à dévaluer de 30 Fbu les prix précédents des produits ). [Il suffit de voir les quelques réactions enregistrées à cette annonce sur Facebook…
De l’autre, les importateurs de carburant veulent jalousement préserver leurs gains, dans un marché très concentré (certain même parlent de monopoles), ce qui a pour effet d’accroître la force de pression que peut avoir les premiers. La preuve : la paralysie modulée de l’écoulement du carburant à la pompe. Parfois, tel station distribue de l’essence, demain une autre alors que la première a fermé, …

Et dans tout cela, la population assiste, impuissante, à la bataille entre ces éléphants. Pour combien de temps? On ne sait. Certaines informations du ministère en charge du Commerce laissaient prévoir l’annonce d’une solution négociée à la mi-journée.. Jusqu’ici, pas de nouvelles!

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