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Pénurie de sucre à cause des exportations frauduleuses

05/06/2013 Commentaires fermés sur Pénurie de sucre à cause des exportations frauduleuses

Le sucre manque cruellement sur le marché burundais. Pourtant la Société Sucrière de Moso (Sosumo) affirme être en mesure de satisfaire toute la demande locale. <doc2056|left>La pénurie du sucre est généralisée dans tout le pays. Dans la capitale Bujumbura, c’est très difficile de trouver du sucre. Boutiques, alimentations et marchés en manquent cruellement. Lorsque, par chance, l’on tombe sur une boutique qui en a, un kilo coûte entre 2000Fbu et 2700Fbu. Pourtant, la Société Sucrière du Moso (Sosumo) avait fixé à 15OOFbu le prix d’un kilo au détail et à 70.300Fbu le prix de vente au gros d’un sac de 50kg. « Je peux passer plus de deux mois sans avoir de sucre .Parfois, je m’approvisionne au marché central pour 110.000Fbu un sac de 5Okg. Et je vends à 2600Fbu le kg pour éviter des pertes », explique un boutiquier de la commune urbaine de Bwiza. Même si le sucre manque, la Sosumo affirme produire et mettre sur le marché une quantité suffisante pour toute la population burundaise. « L’exemple est celui de la ville de Bujumbura, où nous donnons 620 tonnes par mois et pour une population d’environ 450.000 habitants, soit 1,5kg/individu », précise Audace Bukuru, directeur général de la Sosumo. Il accuse l’administration locale de ne pas suivre la distribution de ce sucre : « La Sosumo donne du sucre à des grossistes reconnus par les gouverneurs des provinces ou les administrateurs communaux. »Et ces administratifs devraient faire en sorte que le sucre parvienne à la population ; «  mais ils ne le font pas apparemment.» <img2058|left>Le N°1 de la Sosumo soupçonne des exportations frauduleuses. « Il y a pénurie du sucre au niveau mondial et même le prix a sensiblement augmenté sur le marché international. Le Brésil qui était ces derniers temps le premier pays producteur, a réservé une partie de sa production à la fabrication de l’éthanol », indique-t-il. Dans la région, la situation n’est guère meilleure. Le Rwanda produit une petite quantité (5000tonnes), alors que les plantations de canne à sucre du Kenya et de la Tanzanie sont frappées par la sécheresse : « Le sucre coûte 4$ le kg au Kenya, 3,5$ en Tanzanie et 2,8$ au Rwanda. » D’où la tentation des commerçants burundais « d’aller vendre dans ces pays pour rapporter des profits rapides. » <doc2057|left>Un problème maîtrisable Selon Noël Nkurunziza, président de l’Association burundaise des consommateurs (Abuco), la pénurie de sucre appelle à une implication de tout le monde. « Nous ne comprenons pas pourquoi le sucre continue de manquer alors que nous avons l’Office burundais des recettes(OBR) et la police en permanence. » D’après ses homologues des pays limitrophes, le sucre de la Sosumo est bel et bien vendu hors du Burundi : « Si tous les consommateurs et les autorités administratives s’impliquaient, ce problème ne pourrait pas être insurmontable. » Le ministère du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme se dit aussi conscient que le sucre de la Sosumo se vend à l’extérieur : « Des gens qui viennent du Rwanda affirment avoir vu ce sucre dans ce pays. Pourtant il n’y a jamais eu d’exportations officielles au cours de cette année», se désole Dismas Baradandikanya, porte parole du ministère, qui annonce indique qu’une commission a déjà été mise en place pour plancher sur la question. Composée de représentants de la Sosumo, du ministère, de la Mairie de Bujumbura et ceux de la Chambre fédérale du commerce, « elle sera chargée d’analyser la problématique de la distribution et de la commercialisation du sucre et présentera les résultats ce 25 novembre. » Iwacu a cherché à contacter les services des frontières au sein de la Police de l’Air, des Frontières et des Étrangers (PAFE), mais sans succès. D’après un ancien cadre de la PAFE, celle-ci n’a pas le droit d’ouvrir le véhicule qui passe pour contrôler son contenu : « Le chauffeur montre le manifeste du contenu de son véhicule. Et ce sont les douaniers de l’OBR qui le convoient. » Mais selon le commissaire général adjoint de l’OBR, c’est plutôt la PAFE qui se charge du contrôle à la frontière.

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