Le manque de carburant observé au cours des derniers jours ne serait pas seulement causé par un embouteillage au port de Dar-es-Salam, comme l’indique le Ministère en charge du Commerce. Les pétroliers donnent d’autres motifs.
<doc5486|right>D’après eux, le franc burundais, qui perd de plus en plus de sa valeur, est aussi un motif pertinent. « Quand on fait sa commande, le carburant vous arrive par exemple trois mois après. Et durant ces trois mois le cours du dollar américain ne cesse d’augmenter sur le marché burundais », indique N.C., un des responsables des stations d’essence.
Il poursuit : « Le litre d’essence reste à 2080Fbu sur le marché, au moment où le dollar continue à monter ». Il révèle que, face à cette situation le bras de fer est engagé entre le gouvernement du Burundi, qui ne veut pas hausser le coût du litre d’essence et les importateurs de carburant estimant qu’ils travaillent à perte. Pour lui, la solution la plus urgente serait de réduire sensiblement les taxes que l’Etat du Burundi perçoit sur les importations de carburant. « Une fois les taxes réduites, nous pourrions nous ajuster au prix fixé et à la dépréciation de la monnaie burundaise», suggère ce vendeur de carburant. Il rappelle que la constitution d’un fond spécial carburant pourrait aussi être une solution alternative. D’autres sources proches du gouvernement évoquent le non déblocage des subventions de carburant.
Un deadline non respecté
Le problème de pénurie devait être résolu vendredi le 28 septembre 2012, d’après ce que le ministère du commerce avait déclaré. Mais, le 3 octobre, il persistait toujours. Dans les quartiers nord de la capitale, peu de stations servaient des clients. Idem au centre et au sud de la capitale. Dans certains endroits, les pompistes nous ont révélé qu’ils ont du carburant mais qu’ils attendent la permission de leurs chefs pour le distribuer. La direction du commerce intérieur fait savoir que les procédures d’entreposage, de dédouanement, etc, peuvent être à l’origine du dépassement de ce deadline.
Quant au fond spécial carburant, Thérence Nzeyimana, directeur du commerce intérieur, il précise qu’il existe déjà. « Le prix du carburant sur le marché international a tellement augmenté que le gouvernement du Burundi l’a utilisé pour stabiliser le prix sur le marché intérieur », souligne M. Nzeyimana.