Difficile de trouver du carburant dans la province de Cibitoke (mais aussi à Bujumbura). Les conséquences sont déjà perceptibles : la montée du prix de ticket de bus et le ralentissement de certaines activités…
Des files d’attente interminables s’observaient ce lundi 26 février sur la seule station Kobil située au chef-lieu de la province qui disposait encore de quelques litres de carburant : « Je suis ici depuis 18 heures et je n’ai pas de chance d’être servi », lance avec colère un jeune motard rencontré vers 23 heures du soir.
Selon les informations fournies par les transporteurs, cette rareté du mazout et de l’essence est aggravée par les spéculateurs : « Nous savons qu’une grande quantité de carburant est conservée dans les maisons. Il est ensuite transporté dans des bidons à travers certaines stations d’ici pour être vendu à des prix exorbitants », indique avec colère un chauffeur de Mabayi. Un stockage qui peut provoquer des incendies …
Conséquence : un litre d’essence s’achète entre 3.500 Fbu et 4.000 Fbu alors que la même quantité revenait à 2.160 Fbu il y a moins d’une semaine. Et les tickets de bus ont suivi cette hausse : il faut désormais entre près de 1000 Fbu à toute personne qui se déplace à l’intérieur et à l’extérieur de la province, contre la moitié avant.
Selon certains sources, la pénurie du carburant est due aux conséquences de la dévaluation de la monnaie burundaise par rapport au dollar : « Les pétroliers sont à court de devises et craignent de travailler à perte. »
Et alors que le Commissaire de police à Cibitoke indique que des mesures adéquates ont été prises pour décourager les spéculations sur le prix du carburant, un passeur rencontré sur la rivière Ruhwa à la frontière burundo-rwandaise appelle la police à cesser ses tracasseries pour faciliter l’entrée du carburant à partir de notre voisin du nord.