Mercredi 30 octobre 2024

Politique

Plus jamais au Monument du ’’Plus jamais ça !’’

23/10/2023 6
Plus jamais au Monument du ’’Plus jamais ça !’’
Monument du ’’Plus jamais ça !’’

C’est avec amertume qu’une délégation de représentants de l’AC Génocide, l’Association pour la réconciliation et la gestion des mémoires blessées au Burundi) et l’Association des parents des victimes, s’est vu refuser tout recueillement au Monument du ’’Plus jamais ça !’’ érigé au lieu-dit Kwibubu.

« Pour la 4ème fois consécutive, le ministère de l’Intérieur n’a pas donné son feu vert pour nous rendre à Kwibubu afin de nous recueillir, prier et déposer des gerbes de fleurs au pied du Monument du ’’Plus jamais ça !’’, en mémoire du massacre de 150 élèves tutsi du Lycée de Kibimba brûlés vif, suite à l’assassinat du premier président démocratiquement élu, Melchior Ndadaye », a regretté le vice-président de l’association de lutte contre le génocide, AC Génocide-Cirimoso, Térence Mushano.

Ces associations militant pour la mémoire des milliers de Burundais emportés dans divers massacres perpétrés contre des Tutsi à travers tout le pays après l’assassinat du président Ndadaye et ses proches collaborateurs, entendaient commémorer ce 21 octobre le 30ème anniversaire du massacre de ces élèves du Lycée de Kibimba en commune Giheta, dans la province de Gitega.

« C’était dans nos habitudes depuis des années d’aller à Kwibubu, mais nous nous sommes contentés d’une messe de requiem à Ngagara pour le repos de ces défunts et de toutes les victimes des massacres perpétrés contre les Tutsi sur la quasi-totalité des collines », déplore Térence Mushano.

Mais là où le bât blesse, s’indigne-t-il, c’est que dans son rejet de notre demande, le ministère de l’Intérieur nous a suggéré d’aller plutôt nous recueillir au Monument des Martyrs de la Démocratie au Palais du 1er Novembre au lieu du Monument du ’’Plus jamais ça !’’.

D’après lui, il faut faire la part des choses : « Chaque monument dans ce pays a une signification profonde, le Monument des Martyrs de la Démocratie est réservé aux plus hautes autorités du pays assassinées le 21 octobre 1993 et celui de Kwibubu est pour les élèves tutsi du Lycée de Kibimba ».

Selon le vice-président de l’AC génocide, il faut que la discrimination cesse, le droit à la mémoire est droit universellement reconnu : « Pourtant dans notre pays, les autres associations des victimes sont libres de se souvenir des leurs ».

« Sans justice, pas de réconciliation »

Pour ces associations militant pour la mémoire des milliers de Burundais emportés dans divers massacres perpétrés contre des Tutsi, toutes les victimes doivent être considérées au même pied d’égalité. Dans un communiqué conjoint, ces associations disent qu’il est regrettable de constater que le pouvoir fait tout pour les empêcher d’accomplir leur devoir de mémoire : « La commémoration est un droit reconnu partout dans le monde. Ce droit est garanti pour tout individu ou tout groupe de personnes ».

Ces associations rappellent que la Constitution Burundaise stipule clairement que tous les citoyens jouissent des mêmes droits et sont tenus aux mêmes devoirs. « Nous demandons, par conséquent, que la liberté d’organiser les activités de commémoration ne soit plus entravée. Il en va du respect des lois nationales et internationales et du besoin de réconciliation ressenti par nous tous ».

Ces associations militant pour la mémoire des milliers de Burundais emportés dans divers massacres perpétrés contre des Tutsi appellent le gouvernement burundais à réserver un traitement égalitaire aux associations des victimes des crimes du passé qui cherchent à s’organiser librement dans la mise en œuvre de leurs activités.

Ces associations demandent l’ONU de « prendre ses responsabilités pour engager toutes les procédures nécessaires afin d’aboutir au règlement judiciaire du contentieux de sang, source de beaucoup de souffrances pour des millions de Burundais, qui remonte à l’année 1965.

Car sans justice, il n’y a pas de réconciliation, et sans réconciliation, il n’y a pas de paix », conclut ces associations.

Forum des lecteurs d'Iwacu

6 réactions
  1. Je t'embête

    @Hihi
    « Et Dieu qui est amour reconnaît de moins en moins ce pays qui était béni des dieux »

    Ce pays était béni de Dieu à quelle époque? Sûrement que tu veux nous dire que c’est à l’époque où l’armée, l’administration, l’assemblée nationale, la gendarmerie, les villes, etc. étaient monoéthniques. Cela me rappelle ce que disent quelques personnes qui affirment que Dieu est une invention de l’homme. Car ce Dieu qui bénissait un pays monoéthnique n’était sûrement pas le Dieu de tous les burundais.

  2. Le Général Ngurube

    Ces gens du AC génocide croient qu’ils peuvent gufovya l’assassinat de SE feu Président Ndadaye comme à l’époque de Buyoya et Ntiba. Ils se trompent. D’ailleurs, ils n’ont jamais dénoncé l’hécatombe du 21 Octobre 1993. Ce sont de tribalistes de petite nature aux intentions destructrices.

  3. Gacece

    Différence de taille : il y en a qui y vont en tant qu’ethnie et d’autres qui y vont en tant que victimes (membres de familles de personnes massacrées).

    Trouvez l’erreur… Et/Ou… Changez vos discours!

    Extrémisme quand tu nous tient!

    • Nahayo Adrien

      Et où est l’erreur si certains y vont comme ethnie? Le droit de mémoire ne devrait pas être limité par des mesures administratives simplement parce que ceux qui veulent se recueillir au monument du plus jamais ça y vont comme ethnie, surtout que d’autres reçoivent la bénédiction des autorités pour aller se recueillir au monuments des étudiants universitaires victimes de tueries à l’université du Burundi.

      Du deux poids deux mesures!

      • Gacece

        @Nahayo Adrien
        De toute façon, toute personne qui va se recueillir a une ethnie. Le problème réside dans le fait de créer cette distorsion : la victime, c’est l’ethnie et vice-versa. Même si les victimes étaient d’une même ethnie, elles ne sont pas « toute » l’ethnie. Les personnes qui organisent ce recueillement pourraient changer la façon d’aborder et de demander leur autorisation.

        L’autre problème : AC Génocide se décrit comme une association de lutte contre le génocide… mais je ne les ai pas encore entendus parler de lutter contre le génocide de l’autre ethnie. Un génocide reste un génocide, peu importe l’ethnie des victimes.

        Vous avez demandé où est l’erreur, voici l’« éléphant dans la pièce » : « Plus jamais ça… pour une seule ethnie »!

        Essayez cette nouvelle suggestion : « La victime, c’est l’humain. »

  4. Hihi

    tromperie, négationnisme, haine, rejet
    quatre mots du vocabulaire préféré du Pouvoir et son parti Eux, qui a tout les coins de rue dénature
    l emblème du Burundi qu est UBUNTU
    ce mot ne plus rien dire dans les faits
    Cette haine viscérale de l autre fera que 2040/:2060 sera a jamais une lubie, un mirage
    Et Dieu qui est amour reconnaît de moins en moins ce pays qui était béni des dieux et maintenant sombre dans le mal, pour refus de l autre

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