Les demandes de réintégration à l’Université du Burundi et à l’ENS ne vont plus être acceptées comme l’indique la direction générale de l’enseignement supérieur dans son communiqué du 18 novembre 2024. Cette décision a suscité plusieurs lamentations de la part de ceux qui avaient suspendu temporairement leurs études.
« C’est triste », tels sont les mots de J.C.K., étudiant du 2ème baccalauréat à l’université du Burundi, après avoir appris cette mesure. Il se dit inquiet pour ses études : « Cette décision est très étonnante. Avec ma maladie, j’ai dû arrêter au 2ème semestre pour me faire soigner avec l’espoir de reprendre mes études une fois rétabli. Même pendant les examens du 1er semestre, j’étais souffrant. J’ai décidé de me faire soigner, car la santé prime ».
Cet étudiant semble désemparé et pense qu’il sera accepté : « Je crois que je vais reprendre mes cours l’année prochaine. Est-ce qu’ils ne vont pas m’accepter ? J’avais bien signalé que j’étais malade ».
Un autre étudient approché se dit déçu : « C’est vraiment contre nos droits. Est-ce que cela nous amuse d’arrêter l’année académique ? Si je décide d’interrompre les cours c’est pour une raison valable. Ne suis-je pas supposé être mature et responsable ? »
Sous anonymat, J.N. témoigne également qu’il avait suspendu temporairement ses études à l’université pour prendre en charge son petit frère après le décès de leur père, avec espoir de reprendre ses études dans les années à venir.
« Normalement, avec le système du BMD, on avait le droit à la réintégration à l’UB, je dirais même qu’avant ce système, les étudiants réintégraient facilement. Lorsque j’étais en Bac 1, j’étudiais avec ceux qui avaient réintégré. Pourquoi cette décision maintenant? Je pense que c’est de l’injustice pour nous qui avons suspendu temporairement les études ».
Un appel à la révision de cette mesure
Diverses réactions vont à l’encontre de cette mesure prise par le Directeur Général de l’Enseignement Supérieur. Certains étudiants rencontrés sur terrain appellent à la révision de cette mesure.
« Cette mesure est à revoir. Ça nous arrangeait de suspendre en peu de temps les cours au cas où les frais de logement faisait défaut. Il arrive qu’à un certain niveau on laisse la place à nos petits frères ou sœurs, afin qu’on reprenne l’année après », se lamente un lauréat de master à l’UB.
« Et si étant en première année, l’on me diagnostique une maladie nécessitant un long repos médical, je serais condamné de ne pas finir mes études? Cette décision ne nous aide en aucun cas, on se demande sur quelle base juridique ils se sont fondés », se plaint une lauréate de l’UB, souffrant de problèmes neurologiques.
Rappelons que le règlement académique du cycle de baccalauréat de l’Université du Burundi, 2018, dans son chapitre 2 intitulé “De l’admission, des inscriptions et de la réintégration”, précise dans la section 3, l’article 20 stipule que : « La demande de réintégration est adressée au Directeur des Services Académiques au moins 1 mois avant le début de l’année académique ou du semestre de réintégration, conformément à l’ordonnance ministérielle portant fixation du calendrier académique, avec copie au doyen concerné ».
Nous avons essayé de contacter le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Scientifique pour plus d’éclaircissements sur les motivations de cette mesure, mais en vain.
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