Lundi 23 décembre 2024

Économie

« Plus de paiement cash aux caféiculteurs»

09/05/2017 9

L’ARFIC a pris une décision de payer cash les caféiculteurs à la fin de la campagne café 2017- 2018. Du coup, certains commerçants spéculent.

Jean de Dieu Mutabazi: «La loi sera appliquée contre les commerçants spéculateurs »
Jean de Dieu Mutabazi: «La loi sera appliquée contre les commerçants spéculateurs »

« Nous avons interdit le paiement cash pour permettre aux caféiculteurs d’avoir en une fois un montant qui leur permette de réaliser de petits projets», a fait savoir Jean de Dieu Mutabazi, Administrateur Directeur Général de l’Autorité de Régulation de la Filière Café du Burundi(ARFIC), vendredi 21 avril.

Selon lui, cette décision permettra aux commerçants locaux de concourir avec les firmes multinationales. Et de faire remarquer que le paiement cash se termine parfois au bistrot du coin.

Il reproche à certains commerçants de profiter de la pauvreté des caféiculteurs pour leur acheter leur café à un vil prix. Et de les mettre en garde contre la spéculation : «La loi sera appliquée contre les commerçants spéculateurs.»

Les commerçants de Ngozi et Kayanza spéculent

«Nous manquons de café-cerise notre matière première» affirme Gérard Hakizimana propriétaire d’une société de dépulpage-lavage à Gitega. Il déplore la spéculation de certains commerçants : «ces derniers menacent nos activités». Pour lui, Cette décision vient à point nommé. Avec le système de paiement Cash, soutient –il, les caféiculteurs étaient victimes d’une spéculation.

«Cette décision nous aidera dans la collecte du café» affirme Jean Claude Nzambimana, directeur général du Sogestal Kayanza. «Le paiement cash incite à l’égoïsme entre les commerçants» : les commerçants qui ont de l’argent liquide achètent tout le café.» Il ajoute que cette mesure leur permettra de mieux préparer le paiement aux caféiculteurs. Et d’exhorter l’ARFIC à faire respecter le règlement.

«Des paiements cash continuent» témoigne Anselme Binyogoto, vice-président de la Confédération Nationale des Associations des Caféiculteurs du Burundi(CNAC), mardi 25 avril.

Il indique que la veille, la société Grinco a acheté plus de 500 kg de café cerise sur six collines de la commune Busiga, province Ngozi et Kabarore, province Kayanza, lundi 24 avril. Il dénonce l’inaction de l’ARFIC.

>> Sur le même sujet : Evolution de la production de café au Burundi de 2000 à 2015

Forum des lecteurs d'Iwacu

9 réactions
  1. mayugi

    C’est le gouvenement qui est responsable de la spéculation: Le Rwanda et le Burundi vendent finalement le café aux mêmes acheteurs. Pourquoi le Rwanda donne mieux aux producteurs que le Burundi? Ce dernier veut sucer simplement sa population comme d’habitude.

  2. DUSHIME

    Merci pour votre analyse qui est correcte. Je doit ajouter que le prix payé aux agriculteurs burundais est la moitié de ce que gagne un agriculteur du café dans la sous région, d’où la spéculation et l’usage de la Police pour empêcher la vente du café en Tanzanie, au Rwanda et en RDC. Le taux de change utilisé pour calculer le prix d’achat est de 1700 BIF/1usd alors que le taux réel oscille au dessus de 2600 BIF/USD. Il s’en suit une « perte de bien être » qui finira à la longue à ouvrir les yeux aux agriculteurs qui pourront abandonner la culture du café. Une question que personne ne se pose: Pourquoi est-il toujours mieux de vendre au Rwanda le café? le coltan? La réponse est qu’au Rwanda le prix est 2 fois supérieur. Au Burundi, quand on essai de voir la rémunération des intervenants dans la filière, le paysan ne reçoit même pas 1/3, les Mutabazi (ARFIC) et les multinationales prennent le reste. On empêche aux commerçants de venir « perturber » le marché pour ne pas baisser leurs bénéfices.

  3. Jereve

    Un pauvre caféiculteur doit nourrir sa famille qui a faim; il n’hésitera pas à brader sa production pour une poignée de francs. C’est une question de survie qu’il ne faut pas négliger. Que leur proposez-vous en attendant le gros sous ? Un petit crédit ou serrer la ceinture ?

  4. JOANNES

    je pense qu’on s’agite inutilement. ce qui est essentiel c’est d’encourager r et renforcer le niveau de production nationale et ensuite il faut que l’ARFIC s’assure et inciter une concurrence seine entre les acheteurs du café, cela aura d’ailleurs un impact sur le niveau des revenus des caféiculteurs. le nivellement par le bas n’apporte rien au secteur.

  5. Julius

    Le malheur des gens comme Jean de Dieu Mutabazi est leur inaptitude à mettre en place des mesures et de les respecter scrupuleusement. Des dirigeants comme cet ADG collaborent avec les commerçants spéculateurs soit en mettant des actions ensemble, soit en acceptant des sommes énormes en guise de corruption. Là où le bât blesse c’est quand l se souvient de ses « responsabilités » et qu’il décide de s’agiter devant quelques caméras pour montrer qu’il est effectivement en charge. Là, il fait, d’une pierre , deux coups. D’une part, il montre qu’il vaque à ses fonctions et d’un coup il légitime l’occupation du poste. D’autre part, il rappelle aux « commerçants spéculateurs » qu’il est toujours décideurs et qu’ils ne prendraient pas cela à la légère. Ainsi, les commerçants soucieux de maintenir leur business en bonne santé donnent à César ce qui est à César. Bravo Monsieur l’ADG!

  6. RAMA

    Très bonne décision. C’est en mettant de l’ordre chacun de nous dans son secteur d’activité, que le pays pourra se développer. Il nous faut chaque fois des initiatives.

    • Arsène

      Quand arrêteront-ils d’infantiliser les gens? De quel droit M. Mutabazi peut-il décider de l’usage de produit de la vente du café-cerise? Mais quel mépris! L’agriculteur a le droit d’acheter ce que bon lui semble avec son propre argent, tout comme Mutabazi n’a besoin d’ordre de personne pour gérer son salaire.
      Approuverait-il qu’on lui garde son salaire pour le lui verser une fois par an?
      C’est à la fois triste et regrettable. Et dire que c’est pour le bien des caféiculteurs, l’article ne mentionne pas leur avis et c’est dommage.
      Oh « Bonne Action », en ton nom, que de drôles de choses ne se disent et se font…

      • Bakari

        @Arsène
        « De quel droit M. Mutabazi peut-il décider de l’usage de produit de la vente du café-cerise? »

        Oh que je suis d’accord avec vous! Le diplôme d’ingénieur agronome de Mutabazi ne lui confère pas le droit de prendre les autres pour des prunes. Les consommateurs sont censés à priori être rationnels. Ceux qui ne le sont pas sont exceptions qui ne font que confirmer la règle générale. Les producteurs de café savent bien ce qui est bon pour eux; qu’ils soient diplômés ou pas!

        • Bakari

          Ceux qui ne le sont pas sont des exceptions; vous m’aurez compris!

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