Le ministre de l’Enseignement supérieur vient d’interdire l’enrôlement de nouveaux étudiants dans onze universités et instituts privés. Indignation chez leurs responsables.
Résultats médiocres (moins de 40%), mauvaise structure et dysfonctionnement de l’administration, infrastructures vétustes, … Ce sont entre autres manquements reprochés à ces établissements supérieurs privés suspendus.
La décision tombe le 8 janvier à travers une ordonnance ministérielle. D’après le ministre de l’Enseignement supérieur, Gaspard Banyankimbona, le souci est d’améliorer la qualité des prestations des instituts d’enseignement supérieur.
Il indique que cette évaluation a été enclenchée par le conseil des ministres du 12 au 13 juin 2018. Le travail d’évaluation consistait à effectuer une visite sur les établissements supérieurs qui ont sorti au moins une promotion.
Une équipe d’experts de la Commission nationale de l’enseignement supérieur (CNES) s’est penchée sur la qualité de la prestation à travers les résultats des étudiants, la structure et le fonctionnement de l’administration, les infrastructures adéquates, etc. « Imaginez un recteur d’université à temps partiel», déplore le ministre.
Il indique que chaque université suspendue a reçu des recommandations pour s’améliorer. «L’année académique prochaine, celles qui se seront conformées aux normes demandées rouvriront».
Pour M. Banyankimbona, Cette mesure n’est pas pour décourager les initiatives de créer les instituts supérieurs privés. « Mais avant de le faire, il faut s’assurer que l’on en est capable ».
L’indignation
Le représentant légal de l’Université Ntare Rugamba (UNR), Oscar Toyi, parle d’une mesure absurde et injuste. Il ne trouve aucune raison qui empêcherait l’enrôlement de nouveaux étudiants dans son établissement. « Nous avons les infrastructures qui les accueillent, les enseignants, le matériel… tout ce qu’il faut pour les former».
D’après lui, ce n’est pas en suspendant les activités que ces universités vont améliorer la qualité de la prestation. « Pire, le ministère n’a même pas évalué les prestations. Ils ont regardé les infrastructures, la structure de l’administration».
M. Toyi estime que cette décision n’aide pas à avancer. « Elle nous fait plutôt reculer. » Car supprimer une année entraînera le licenciement du personnel, selon lui.
Même son de cloche pour le recteur de l’Institut international libre d’Afrique, Bécaud Njangwa. Il parle d’une ordonnance contraire aux conclusions de la réunion entre le ministère et les universités.
D’après lui, ils s’étaient convenus de s’adapter aux recommandations du ministère tout en poursuivant les activités. Cela conditionnant une évaluation tous les six mois.
Ces responsables d’université indiquent qu’ils ont déjà enrôlé plusieurs nouveaux étudiants. Plus de 500 à l’UNR.
1. Université des collines(UC)
2. Université Ntare Rugamba (UNR)
3. Université Paix et Réconciliation (UPR)
4. Ecole supérieure des sciences de la santé de Kinindo
5. Institut international libre d’Afrique (Inilaque)
6. Institut supérieur d’enseignement technique (ISET) de Rumonge
7. Institut supérieur de développement (ISD)
8. Institut supérieur de gestion et d’informatique (ISGI)
9. Institut supérieur de management (ISM)
10. Institut Africain de gestion des risques économiques et de développement international(IAGREDI)
11. Institut supérieur de contrôle de gestion (ISCG)
Les deux derniers sont fermés avec effet immédiat.