Cérémonies officielles, ce jeudi 20 juin 2013, de la Journée mondiale du réfugié au camp des réfugiés congolais de Bwagiriza, commune Butezi, province Ruyigi. Alors que le Burundi compte 500.000 réfugiés à l’étranger, il en accueille également 50.211 sur son territoire, essentiellement en provenance de la RDC.
Plus de 40.000 réfugiés burundais sont en Tanzanie, à Kigoma et dans les anciens sites, autour de 9.000 en RDC, tandis qu’en mars 2013, « le HCR, les gouvernements burundais et ougandais ont signé un accord de rapatriement volontaire de plus de 13.000 Burundais se trouvant dans des camps en Ouganda », rapporte Bernard Ntwari, chargé de la communication au HCR. Une campagne d’information de masse est en cours pour les sensibiliser à rentrer dans leur pays. Le reste des réfugiés burundais se trouve éparpillé dans des pays comme la Mozambique, la Zambie, etc.
Le ministre de l’Intérieur qui avait représenté le gouvernement burundais dans ces cérémonies a rappelé quant à lui que le Burundi est devenue une terre d’accueil : « Ce cont 50.211 réfugiés et demandeurs d’asile que notre pays a déjà accueilli à ce jour, hébergés dans quatre camps, Kinama (Muyinga), Bwagiriza (Ruyigi), Musasa (Ngozi) et enfin Kavumu (Cankuzo). Deux centres de transit, en province Cibitoke et à Kajaga en mairie de Bujumbura, ont été crées pour accueillir et apporter de l’aide à ces demandeurs d’asile. »
Des populations dont le retour au pays d’origine (la RDC) a sensiblement diminué, « probablement suite à la persistance de l’insécurité à l’Est de ce pays », soulignera le ministre, rappelant que « dans le respect des Conventions internationales, aucun réfugié ne sera pas rapatrié contre son gré dans son pays d’origine. »
Des cérémonies riches en couleurs sur fond de quelques problèmes
Les morceaux de N’dombolo présentés par des groupes de danse venus des quatre camps et les sketches joués notamment pour enseigner aux réfugiés comment lutter contre le paludisme et les maladies liées au manque d’hygiène n’ont pas pu faire oublier le dur quotidien sur place : « Il y a une démographie galopante (25 à 30 naissances par mois), qui nécessite une sensibilisation sur le planning familial et le manque de moyens suffisants pour protéger de ce camp », a rappelé l’administrateur du camp de Butezi.
Quant aux réfugiés, ils trouvent que les 20.000 Fbu par tête qu’ils reçoivent par mois restent insuffisants, même si ce nouveau traitement est meilleur que l’ancien (la distribution des vivres) car aujourd’hui, « nous pouvons acheter les aliments que nous voulons. » Les salles de classe posent aussi problème : « Les écoliers s’entassent dans les salles à 70 ou 100 », rapporte Alexis Rukogo, représentant des réfugiés à Butezi.
Le gouverneur de la province Ruyigi, Cyriaque Nshimirimana reviendra sur « la pression énorme qu’exerce ce camp sur l’environnement. On observe un épuisement progressif des ressources forestières suite à la construction des maisons et la recherche des bois de chauffage. » Et de demander au HCR et à ses partenaires d’organiser une vaste campagne de reboisement à l’intérieur et à l’extérieur du camp, une idée qui sera soutenue par le ministre de l’Intérieur.
La représentante du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) au Burundi n’a pas manqué de rappeler que « fin 2012, plus de 45,2 millions de personnes étaient déracinées dans le monde», selon Catherine Huck, « dont 46% sont des mineurs de moins de 18 ans. »
Une occasion pour rebondit vers le thème de l’année : « En une minute une famille peut tout perdre …. En une minute vous pouvez l’aider. »