Tous les cueilleurs des feuilles de l’usine de l’Office du Thé du Burundi, OTB en sigle de Buhoro sont en grève depuis le début de cette semaine. Ils réclament des vivres suffisants après avoir remarqué des tricheries en termes de quantité donnée. Les pertes sont énormes pour l’usine.
Ils ne travaillent plus, depuis ce lundi 10 juin. Les 212 ouvriers de l’usine de l’OTB Buhoro ont décidé de protester ainsi contre « les magouilles observées au niveau des quantités de vivres fournis individuellement à la fin de chaque mois. Pas question d’accepter de tels cas de vol imputables à nos responsables », jure avec colère un des travailleurs, appuyé sur une houe.
D’après ce jeune homme originaire de Kayanza comme la plupart de ses camarades, une quantité de 12 kg de vivre composée de farine et de haricot est donnée à chaque ouvrier mensuellement, au lieu de 15 kg : « Les balances sont truquées. Lorsqu’on amène les vivres fournis pour les peser sur une autre balance, on ne trouve pas la même quantité », révèle un autre travailleur.
Et les ouvriers brandissant des bâtons sont décidés : la reprise des activités sera conditionnée par la régularisation de toutes les quantités de vivres détournées depuis janvier 2013. Sur place, les travailleurs sont en colère.
Des pertes sont déjà perceptibles pour le moment d’après le gérant de l’OTB Buhoro : « Les rentrées sont rares et les feuilles de thé risquent de pourrir dans les champs. » Jean Berchmans Ndayimirije trouve fondées les revendications formulées par ces ouvriers mais leur demande de retourner au travail : « Cette question va incessamment trouver une réponse adéquate », conclut il.