1.628 rapatriés burundais (selon les autorités congolaises) ou 1.598 adeptes de la prophétesse Eusébie (selon les autorités burundaises), ont été acheminés ce mercredi 18 mars 2020 au poste-frontière de Gatumba à l’ouest de Bujumbura.
Ils ont quitté Goma au Nord-Kivu pour être embarqués à bord de 17 camions, sous escorte militaire et policière. Ce convoi a fait quatre jours de route, de Goma à Bujumbura via Uvira.
Les autorités congolaises représentées par le maire adjoint de la ville d’Uvira, Kifara Kiki Kapenda, ont signifié que le séjour au Congo pour ces gens entrés légalement dans ce pays, avait expiré. Ils devenaient de facto irréguliers. Tous ces adeptes d’Eusébie dont la plupart sont des femmes et des enfants, ont été remis au gouvernement burundais.
Il était représenté par la gouverneure de la province Bujumbura, le directeur en charge du rapatriement et le directeur général en charge des migrations. Notons la présence de plusieurs policiers et de militaires pour assurer la sécurité.
Le directeur général du rapatriement burundais a fait savoir que les chiffres annoncés étaient provisoires. Dès leur arrivée, ces adeptes d’Eusébie se sont pliés aux règles d’hygiène. Mais il y en a qui ne voulaient pas de prise de température.
Après ce passage obligé, ces adeptes d’Eusébie ont été rassemblés Cercle du centenaire de la commune de Mutimbuzi pour être enregistrés. La Croix-Rouge a vite installé des robinets pour leur fournir de l’eau potable. Des volontaires préparaient du repas pour ces rapatriés.
Interrogés, ces adeptes d’Eusébie ne demandent que de pouvoir prier à Businde, leur « lieu saint », en toute sécurité suivant leur croyance, d’où le port d’un foulard blanc pour les femmes et filles et une écharpe de couleur marron pour les garçons et les hommes. Tous ces inconditionnels d’Eusébie portaient également une autre écharpe de couleur bleu.
Signalons que plusieurs policiers ciblaient et isolaient quelques hommes et quelques jeunes gens parmi ces adeptes d’Eusébie, pour des interrogatoires. Tous ces adeptes ont été acheminés par la suite au centre de transit de Makombe à Rumonge.
En 2013, suite au démantèlement du site de à Businde qui s’est soldé par une dizaine de morts et plusieurs blessés, les rescapés et d’autres adeptes de cette ’’prophétesse’’ ont fui vers Kamanyola en RDC.
Mais au mois de septembre 2017, il y a eu carnage et ces adeptes d’Eusébie se sont déplacés vers le Rwanda avant d’être refoulés. Ils n’ont pas voulu se faire enregistrer par la méthode biométrique. Mais petit à petit, ces inconditionnels d’Eusébie sont retournés en RDC.