L’agronome communal et un moniteur agricole sont emprisonnés, accusés de détournement de l’engrais chimique destinés aux agriculteurs de la commune Mwumba.
<doc3325|right>Depuis le 16 février dernier, la direction générale de la fertilisation, de concert avec la direction provinciale de l’agriculture et de l’élevage (DPAE) dans la province de Ngozi procèdent à une campagne de distribution de l’engrais chimique dans toutes les communes de Ngozi.
Deux semaines après le début de cette campagne, Anicet Ndayegamiye, agronome communal de Mwumba, et le moniteur agricole de la colline Gitwa, une des 29 collines qui composent la commune Mwumba, sont arrêtés par la brigade anticorruption chargée des provinces Ngozi et Karuzi.
Pour cette campagne, la DPAE devrait bénéficier de 500 tonnes d’engrais chimiques, a signalé Ndagijimana Deogratias, directeur provincial de l’agriculture et de l’élevage à Ngozi. D’après lui, la province de Ngozi a reçu 200 tonnes, mais cet engrais chimique a été insuffisant pour tous les agriculteurs de Ngozi. Seulement 45% en ont bénéficié.
Plus de 100 sacs d’engrais chimiques détournés
Pour l’engrais chimique qui était destiné aux agriculteurs de la commune Mwumba, la police anticorruption a accusé l’agronome d’avoir détourné plus de 100 sacs d’engrais, tandis que le moniteur agricole lui, est accusé d’avoir subtilisé une vingtaine de sacs destinés aux agriculteurs de la colline Gitwa.
Cet engrais chimique serait vendu, à faible prix, aux commerçants de la ville de Ngozi qui les revendent à des prix exorbitants aux agriculteurs de Ngozi. Normalement, affirme le directeur de la DPAE à Ngozi, un kg d’engrais chimique se vend à 900 Fbu seulement. Mais il est fort étonnant de voir la même quantité vendue à plus de 1200 Fbu dans les différents marchés.
Depuis ce dimanche dernier, Anicet Ndayegamiye a été transféré du cachot de la police judiciaire de Ngozi à la brigade anticorruption à Bujumbura. « Il n’a qu’à montrer où il a vendu ces sacs d’engrais chimiques pour qu’on les récupère et les fasse parvenir aux bénéficiaires », martèle le directeur de la DPEA.
Quant au commissaire de la brigade anticorruption œuvrant dans les provinces de Ngozi et Karuzi, beaucoup de cas de vols d’engrais chimiques ont été signalés pendant cette période. Et, continue t-il, les administrateurs et les agronomes communaux ont été pointés du doigt par les agriculteurs d’en être complices.