Parmi les problèmes de santé dont souffrent les albinos, le cancer de la peau constitue une vraie menace. Sur 24 souffrant de cette maladie, 12 ont déjà succombé depuis 2009.
Le représentant de l’organisation ’’Albinos sans frontières’’ l’a fait savoir ce mardi 12 juin à la veille de la célébration de la Journée internationale de sensibilisation à l’albinisme.
«Nous ne pouvons que les assister à mourir dignement», regrette Kassim Kazungu, président. Pour lui, le soutien du gouvernement reste insuffisant. Les albinos malades exigent souvent un traitement à l’étranger.
«Nous sommes ainsi incapables de payer la facture des soins médicaux, c’est exorbitant». Sur ce, il demande aux âmes charitables de voler à leur secours.
Ignace Ntawembarira, directeur du Département de l’enfant et de la famille au ministère des Droits de l’homme, tranquillise. «La sensibilisation contre les violences faites aux albinos continue. C’est pour cette raison que ces dernières ont diminué considérablement».
Kassim Kazungu se félicite toutefois de l’avancée de l’état éducatif des albinos. Il rapporte 350 albinos scolarisés à l’école secondaire, 3 étudiants et 5 lauréats d’Université aujourd’hui sur un total de 1.200 albinos. «Ceci au moment où ils n’étaient qu’autour de 50 scolarisés en 2009», tient-il à préciser.
Il déplorer néanmoins quelques cas d’abandons scolaires liés notamment au problème de vision. Et des enseignants qui maltraitent les élèves atteints d’albinisme.
Pour le président de l’association ’’Albinos sans frontières’’, ce qui empire la situation est la sensibilisation contre les violences aux albinos qui ne se fait plus efficacement suite au manque de moyens.
Kassim Kazungu est contre toute idée des centres d’hébergement des albinos. «Cela serait une marginalisation, une discrimination davantage». Il plaide plutôt pour un centre de formation en vue de leur suivi.
Au secours !
Différentes victimes de l’albinisme se disent rejetées par leur entourage. Partant, leurs familles finissent parfois par s’en séparer. Richard Niyonzima, étudiant en Economie à l’Université du Lac Tanganyika, affirme que ses parents l’ont abandonné alors qu’il était admis au secondaire.
«Pour poursuivre mes études, j’ai dû bénéficier d’aides des bienfaiteurs», raconte-t-il avant d’ajouter : «Pourtant, mes frères ’’valides’’ profitent toujours des moyens familiaux».
Hafsa Igiraneza, une albinos habitant à Mutakura en mairie de Bujumbura, craint d’être renvoyée par son époux qui n’est pas albinos. «Mon mari est contre la discrimination mais le milieu où nous vivons risque de l’influencer».
Tous les albinos rencontrés demandent plus de sensibilisation pour leur protection.