La lettre du président burundais à son homologue ougandais, président en exercice de la Communauté est-africaine, est sans équivoque. Pierre Nkurunziza demande à Yoweri Kaguta Museveni de convoquer un sommet extraordinaire des chefs d’Etats de l’EAC sur le conflit burundo-rwandais.
«Il est très urgent que la CAE se concentre sur le vrai problème qui met en péril la paix et la sécurité au Burundi », lit-on dans cette lettre datée du 4 avril, rendue publique deux jours plus tard. Le numéro un burundais prend le Rwanda pour principal déstabilisateur du Burundi.
M. Nkurunziza accuse le Rwanda de dispenser une formation militaire aux réfugiés burundais vivant dans le camp de Mahama. «Le Burundi et d’autres observateurs ont montré que de jeunes burundais, y compris des enfants, avaient été recrutés parmi les réfugiés de Mahama dans des unités de criminels et d’escadrons de la mort dans le but de déstabiliser le Burundi».
En outre, il affirme que Kigali était impliqué dans le coup d’État manqué de mai 2015. Pour lui, que les putschistes soient actuellement basés au Rwanda constitue une preuve. Et de lâcher : «Je ne le considère plus comme un État partenaire, mais comme un ennemi du Burundi».
Cette correspondance est tombée 4 jours après que le sommet des chefs d’Etats de l’EAC ait été reporté, suite au boycott de Bujumbura. Sur l’agenda figurait notamment la situation du Burundi. Le chef de l’exécutif burundais a expliqué son absence par un retard d’arrivée de la correspondance sur son bureau d’où sa demande du report. Ce sommet a ainsi été reporté au 27 décembre.