Vendredi 3 août, trois ans jour pour jour après la tentative d’assassinat contre Pierre Claver Mbonimpa, défenseur des droits de l’Homme et des prisonniers.
«La commémoration ne peut en aucun cas rimer avec un appel à la haine, à la vengeance ou à la guerre», a indiqué, ce vendredi, le célèbre activiste de la société civile burundaise.
Pour lui, c’est plutôt une occasion pour méditer sur ce passé sombre et macabre en vue de redonner la valeur qu’il faut à la personne humaine et à la vie.
Il exhorte les Burundais à faire prévaloir l’esprit de sagesse en cas des dissensions et opinions divergentes : «Nous devons nous exercer à recourir au débat contradictoire et non aux cliquetis des armes».
Pour ce nominé au prix Sakharov 2017, un dialogue «réellement inclusif» reste la seule option pour que le Burundi recouvre la paix. Il tient à rappeler la situation dans lequel est survenu l’attentat contre lui. «C’était dans un contexte de violence marquant la répression des manifestations enclenchées le 26 avril 2015».
Pour Pierre-Claver Mbonimpa, tous les Burundais ont été affectés par la crise. Certains ont été enlevés, portés disparus , voire assassinés.
D’autres sont victimes de torture. Le militant des droits de l’homme rappelle que des centaines de milliers de Burundais vivent en exil, dans la nostalgie de leur terre natale. Ceux qui sont restés au pays vivent dans des conditions précaires.
Pour rappel, Pierre-Claver Mbonimpa a été abattu à bout portant dans la soirée par «un malfaiteur» sur moto alors qu’il rentrait du travail. Il sera évacué dans la nuit à l’hôpital Polyclinique centrale de Bujumbura. Son fils et son gendre seront assassinés deux mois plus tard.
Depuis, le défenseur des droits humains vit en Belgique, pays où il avait été évacué pour des soins.