Les présidents de l’Aprodh et l’Olucome* ont comparu ce mercredi devant le procureur en Mairie de Bujumbura. Le premier a été interrogé sur l’opération {Safisha} ({Nettoyage}), mis en branle par un groupe de tueurs déjà opérationnel. Le second n’a pas été entendu parce qu’il n’avait pas d’avocats.
Entourés de trois avocats, le président de l’Aprodh a été entendu pendant 1 heure 20 minutes devant le Procureur de la République en Mairie de Bujumbura. Il a expliqué par après avoir été interrogé sur le plan appelé {Safisha}, mot swahili qui signifie {nettoyage}, « préparé pour éliminer physiquement des opposants au pouvoir actuel, surtout des fidèles à Agathon Rwasa. »
Le président de l’Aprodh affirme que c’est grâce aux témoignages des rescapés qu’il a eu des détails sur ce plan macabre et son terrifiant nom de code. Il a pu se procurer une liste de 60 personnes qu’on devait tuer : « Six parmi elles étaient déjà éliminées quand je l’ai eu », signale-t-il en précisant que même une équipe d’exécutants était déjà fonctionnelle. Révéler ce plan, estime Pierre Mbonimpa, est une façon d’arrêter ces exécutions extrajudiciaires.
Il demande plutôt au ministère public de se servir des documents qu’il a présentés pour faire des enquêtes poussées en vue d’arrêter ces assassinats ciblés. Outre cette précision, il note que la situation sécuritaire est inquiétante parce que 97 personnes ont été tuées entre mai et fin juin cette année, 28 autres assassinées en juillet.
Quant à Gabriel Rufyiri, président de l’Olucome, il n’a pas été entendu par le substitut du procureur parce qu’il n’était pas accompagné de ses avocats. Il n’y est pas retourné l’après-midi comme prévu. La suite du dossier ne leur a pas été signifiée.
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* Aprodh : Association pour la Protection des Droits de l’Homme et des Prisonniers
* Olucome : Organisation de Lutte contre la Corruption les Malversations Économiques