« Nous rejetons le verdict prononcé ce 19 octobre 2020 dans le dossier Ndadaye. Il s’agit d’un dossier politique mené de manière scandaleuse en violation de toutes les règles de droit. Nous décidons de faire appel devant les juridictions burundaises et le moment venu devant les tribunaux extérieurs », a déclaré, ce vendredi 23 octobre, l’ancien président de la République, Pierre Buyoya, lors d’une conférence de presse à Bamako au Mali. L’actuel Chef de la Mission de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel (MISAHEL) estime que, compte tenu de l’état des droits de l’Homme au Burundi, se présenter pour faire face au procès équivaudrait à un suicide.
En novembre 2018, le gouvernement du Burundi avait lancé un mandat d’arrêt international accusant l’ancien président Buyoya d’avoir trempé dans l’assassinat du premier président démocratiquement élu, Melchior Ndadaye. « Pour nous, il s’agit d’une mascarade de procès. C’est du jamais vu dans les annales de la justice en Afrique et au Burundi. »
D’après Pierre Buyoya, toutes les lois de la République du Burundi ont été violées au cours de ce procès. Il explique : « Premièrement, cette affaire avait été jugée en 1996. Sa réouverture n’a respectée aucune règle. Elle l’a été pour des raisons purement politiques. Deuxièmement, cette affaire était frappée de prescription. Le Code pénale de 1981 qui était en vigueur au moment de l’assassinat du président Ndadaye est claire. Il fixe la prescription des poursuites à 20 ans. »
Rappelons que l’ancien président Pierre Buyoya, ainsi que 19 de ses anciens collaborateurs dans le gouvernement, dans le parti et dans l’armée, ont été condamnés à la prison à perpétuité, trois ont écopé de 20 ans de servitude pénale et Antoine Nduwayo, ancien premier ministre, a été acquitté.