Le ministre de l’Intérieur, du Développement communautaire et de la Sécurité publique a organisé le lundi 29 janvier 2024 une réunion à l’intention des policiers du Commissariat municipal afin d’écouter leurs doléances. Lors de la réunion, le commissaire municipal de la Police a cité le phénomène des enfants en situation de rue comme l’une des principales sources d’insécurité en mairie de Bujumbura. L’inspecteur général adjoint de la Police a, à cet effet, réclamé des mesures supplémentaires efficaces contre cette problématique.
Le phénomène des enfants en situation de rue en mairie de Bujumbura a été cité parmi les grandes préoccupations lors de la réunion animée par le ministre Martin Niteretse au Cercle des officiers de la Police situé au quartier Ngagara en commune urbaine de Ntahangwa.
D’après Ildephonse Bivahagumye, commissaire municipal de la Police, plus de trois cent soixante-dix enfants en situation de rue ont été appréhendés et conduits dans un centre d’accueil à Cankuzo.
Malheureusement, ils se sont vite échappés du centre pour se retrouver aujourd’hui encore une fois dans les rues de Bujumbura. Ce phénomène est évoqué après celui des rumeurs qui circulent en ville, notamment sur les réseaux sociaux, sur le cas des vendeuses ambulantes de fruits chassées, mais qui reviennent encore. « Elles sont arrêtées et déférées devant le Parquet. Après des enquêtes, elles sont libérées et elles ne tardent pas à revenir sur les lieux qui leur sont interdits », a présenté le commissaire municipal.
Une source de criminalité
Pour Christophe Manirambona, inspecteur général de la Police adjoint, le phénomène des enfants en situation de rue constitue une source de criminalité. « Certains sont devenus des adultes ; il nous faut étudier une autre manière de les gérer », a-t-il plaidé avant de demander au ministre en charge de la sécurité publique de voir comment prendre d’autres mesures plus efficaces.
Les deux hauts gradés de la Police ont également brossé la situation sécuritaire globale qui prévaut dans la municipalité de Bujumbura. Ils estiment que la sécurité règne à Bujumbura et qu’il n’y a que des crimes de droit commun, à savoir des cas de viol, d’infanticide, d’escroquerie ainsi que la consommation des stupéfiants et des boissons prohibées.
L’inspecteur général de la Police, fait observer que parmi les phénomènes sur lesquels il faut mettre un accent particulier se trouvent surtout les rumeurs. Il regrette que les citadins n’ont pas les pieds sur terre. Partant, ils se fient sans discernement aux rumeurs propagées sur les réseaux sociaux. Il a demandé aux policiers de ne pas entrer dans la danse. « Écoutez plutôt vos chefs hiérarchiques et restez assidus au travail. »
Les doléances des officiers de la Police ont été recueillies à huis clos par le ministre Niteretse. Après la réunion, il a promis aux policiers qu’il va poursuivre les échanges avec eux afin de trouver ensemble des solutions concertées aux différents problèmes évoqués.
Il a annoncé qu’il n’existe pas de problème sans solution. Sinon il s’agit d’une distraction. Entretemps, M. Niteretse a recommandé aux policiers d’être plus professionnels en 2024 que les années précédentes.
Hello
Merci pour cet article.
Permettez-moi de vous suggérer de préférer les expressions suivantes : « enfants de rue » ou « enfants sans domicile ». A la place « des enfants en situation de rue ».
Cette dernière expression appartient au jargon francophone « onusien » inspiré maladroitement du jargon anglophone onusien aussi.
Mr Athanase, la terminologie « enfants en situation de rue » désigne généralement les enfants dans la rue (in the Street: comme ceux qui passent leur journée dans la rue, mais rentrent chez eux la nuit venue), et les enfants de la rue (of the Street: comme totalement livrés à eux-mêmes et ayant la rue comme lieu de survie). Cette terminologie a remplacé celle d' »enfant-soleil » qui était utilisée par les officiels, des onusiens et les acteurs nationaux intervenant dans le domaine de l’enfance dès l’apparition de ce phénomène vers les années 1993. En 2000, les partenaires burundais qui s’intéressaient aux questions de l’enfance ont opté pour la terminologie « enfants en situation de rue » car il s’agit réellement d’une situation temporaire et non permanente. La rue ne pouvant en aucun cas mettre au monde ou remplacer la famille, la terminologie « enfant-soleil ou enfant de rue » non seulement était une aberration et une erreur grave de jugement à l’égard de ces enfants, elle allait créer en ces derniers un sentiment de fierté pour être des enfants dont le père, la mère et la famille s’appellent la RUE. Plus tard ce sentiment dégénèrerait en eux la défense de leur identité comme filles et fils de la rue et plus tard des familles et générations de la RUE et enfin des crises identitaires sans solutions!