Depuis un certain temps, les eaux d’égout de la prison centrale de Gitega se déversent dans la vallée séparant les quartiers Nyabiharage et Shatanya. C’est la colère dans la population de ces quartiers.
<doc6966|left>« Si les habitants de notre quartier ne sont pas encore atteints par le choléra ou la dysenterie, c’est par la bonté de Dieu. Sinon, les mouches provenant de ces eaux s’invitent jusque dans nos assiettes et casseroles. Pis encore, nos enfants trompent notre vigilance pour aller s’y baigner », s’inquiète Léonidas M., un parent qui vit à la périphérie de Shatanya IV. Qui indique avoir recours au ventilateur le soir avant de dormir pour ne pas être étouffé par des mauvaises odeurs qui pénètrent dans la maison.
Selon les habitants de ces quartiers, ils ont à maintes reprises demandé à l’administration d’évacuer ces eaux. En vain. Même le chef de quartier Shatanya semble désespéré. Il assure qu’il a demandé à qui de droit que ces eaux ne soient pas déversées dans cette vallée, mais il a à chaque fois reçu que des promesses : « Il y a plus d’une année que nous avons donné un rapport aux autorités hiérarchiques, mais elles nous disent que le problème est au point d’être résolu. » Selon ce chef de quartier, sa population a essayé sans succès de faire assécher cette vallée pendant les travaux communautaires. « La prison de Gitega a continué à laisser ces eaux usées couler vers cet endroit », déplore-t-il.
Pollueur payeur !
Selon l’administrateur de la commune Gitega, la balle est dans le camp des responsables de cette maison carcérale. Il fait savoir que la commune avait déjà approché le directeur national des services pénitentiaires pour l’avertir du danger que ces eaux causeront. « Les responsables m’avaient promis de faire tout le nécessaire pour gérer ces eaux usées. Ils avaient même commencé à mettre en exécution leurs promesses en vidangeant les puits perdus et les toilettes », précise Valentin Nahimana. Et de déplorer : « Nos services d’assainissement avaient signé un contrat avec la prison pour vidanger ses toilettes. Mais cet établissement n’a pas honoré ses engagements. »
Et l’argent n’a pas été versé au Setag (Service Technique d’Assainissement de Gitega) qui ne pouvait pas continuer à travailler sans être payé. Par ailleurs cette autorité communale indique que la commune ne restera pas les bras croisés devant cette situation : « C’est notre devoir de protéger la population. Si rien ne change d’ici peu de jours, nous serons obligés d’utiliser des méthodes fortes .»
Jusqu’au moment où nous mettons sous presse, la directrice de cet établissement de détention reste injoignable.