Peu d’espoir pour le Centre neuropsychiatrique de Kamenge (CNPK) de terminer l’année. Il risque de fermer. Les subventions de l’Etat arrivent difficilement. Les équipements, les infrastructures sont vétustes et insuffisants.
<doc5807|right>Avec une capacité d’accueil de 130 lits, le Centre Neuropsychiatrique de Kamenge (CNPK) héberge actuellement 140 malades mentaux et 40 patients reçoivent un traitement ambulatoire. La capacité d’accueil est légèrement dépassée. D’après Frère Hippolyte Manirakiza, directeur général de ce Centre, l’augmentation des malades mentaux est un véritable casse-tête pour le personnel soignant. Pouvoir nourrir et encadrer tous les malades relève d’un parcours de combattant.
Les malades mentaux sont marginalisés par l’entourage. La plupart d’eux sont indigents et l’encadrement est assuré par le personnel du Centre, toujours débordé.
Souvent, quand les malades viennent au CNPK, la famille a déjà gaspillé et
épuisé toutes ses ressources chez les guérisseurs. Beaucoup de Burundais
croient encore que la maladie mentale est liée à la sorcellerie.
La situation financière du Centre est alarmante. Par exemple, le ministère ayant la Solidarité Nationale dans ses attributions se trouve dans l’incapaciité de payer les factures des malades indigents pour 631.000.000Fbu (autour de 426.352 dollars américains). Et malheureusement, affirme le directeur général du CNPK, le ministère indique qu’il n’a pas de fonds pour l’année en cours.
« C’est l’impasse, on est dans de sales draps. Comment allons-nous faire pour
payer les médicaments que l’on importe de l’étranger ? On ne voit pas non plus
comment nous allons continuer à nourrir les malades et payer le personnel, pour un
montant mensuel de 30.000.000Fbu (environ 20.270 dollars américains) », se demande Frère Hippolyte Manirakiza.
<doc5808|left>Les subventions de l’Etat restent très insuffisantes. Le Centre a été subventionné à hauteur de 162.000.000Fbu (109.459 dollars américains) pour l’année 2012.
Or, beaucoup de patients arrivent au CNPK tardivement quand leur maladie est avancée, ce qui allonge la durée d’hospitalisation.
La moyenne tourne autour de 30 jours et cela occasionne des dépenses énormes.
Dépourvu d’un centre de documentation et de recherche, le CNPK manque de personnel qualifié en santé mentale et dans les domaines associés. L’encadrement des malades reste un vrai problème avec seulement six médecins généralistes, sept psychologues, deux assistants sociaux, deux encadreurs en ergothérapie et 33 infirmiers dont un neurologue.
Ce Centre n’a aucun psychiatre permanent. Seul le Dr Alexandre Nterere intervient de temps en temps. Il participe également à la formation du personnel de ce
Centre avec le concours de ses collègues psychiatres de l’ONG Médecins sans
vacances et d’autres médecins du programme MIDA (Migration internationale
pour le développement en Afrique).
Au CNPK, des vitres sont cassées et les matelas sont déchirés. Les infrastructures vieilles de plus de trente ans nécessitent aussi une réhabilitation.
| Le Centre Neuro-Psychiatrique de Kamenge (CNPK) est une association sans but lucratif (a.s.b.l) dont les membres sont le gouvernement du Burundi, l’Eglise catholique du Burundi, les Congrégation des Frères de la Charité et l’ONG CARES Belgique. Sa gestion est assurée par les Frères de la Charité et il est le seul dans tout le pays. |