Pour avoir assassiné sa femme et son enfant de 2ans et demie dans la nuit de 4au 5 janvier, Jean Kwizera, a écopé de la perpétuité dans le procès de fragrance ce jeudi 7janvier2021 au Tribunal de Grande Instance de Gitega. Sa mère, sa sœur et une cheftaine de sous colline Muyange à Mutaho acquittées.
Ils étaient quatre sur le banc des accusés ce jeudi au Tribunal de Grande Instance de Gitega. Leur procès n’a pas attiré la foule comme d’habitude dans de tels procès de fragrance. Habits sales et en haillons, Jean Kwizera n’a pas cherché à se défendre sur l’acte d’accusation que le Ministère Public lui signifiait.
Comme beaucoup l’ont constaté et dit, s’il n’a pas de troubles psychologiques, c’est un homme de sang-froid. Il n’a jamais fait preuve de compassion même quand le juge lui demandait comment et pourquoi il a tué son bébé de 2 ans et demie.
« L’enfant était un bâtard, je ne sais où sa maman l’a déniché. Je ne demande pas pardon, si vous jugez que je sois pendu, je suis prêt », a-t-il répondu. Un silence de mort a aussitôt envahi toute la salle.
Et pour sa femme, là aussi, la réponse a été brève et précise. Sans même attendre que le juge termine la phrase, il a fait savoir qu’il a attaqué le premier pour s’assurer la victoire.
« Je l’ai attirée dans la maison et deux coups de houe ont suffi. Si je ne l’avais pas tuée, c’est elle qui l’aurait fait. Elle avait à maintes reprises tenté de m’assassiner et c’est pourquoi nous faisions chambres à part ! », a-t-il lâché.
Il y a eu stupeur dans la salle et un sentiment de révolte. Des gens ont demandé aux juges de ne pas perdre leur temps en continuant d’interroger cet homme, sans remords.
« Que cherchent-ils encore, cette personne est d’une bestialité inouïe, dommage que la pendaison n’est plus autorisée », ont-ils clamé. Dans son travail macabre, Jean Kwizera a failli précipiter dans les ténèbres de la prison sa vieille maman, sa sœur et la cheffe de la sous-colline Muyange.
Toutes les trois étaient chargées par le Ministère Public de n’avoir pas intervenu à temps et demandait une peine de trois ans pour non-assistance à une personne en danger.
Mais le tribunal les a acquittées et ont été déclarées libres. Pluie d’applaudissements dans la salle après la sentence. Malgré leur âge avancé, ces trois femmes, les larmes aux yeux, ne sont pas privées de quelques pas de danse.
Elles ont tenu à remercier les juges jusqu’à la sortie du tribunal, ce qui a ému beaucoup les passants qui se demandaient : « Qui sont ces vieilles, que fêtent-elles ? »
Entretemps, le policier amenait, Jean Kwizera à la prison centrale de Gitega où il va purger sa peine jusqu’à la fin de sa vie, bien sûr s’il n’y a pas entre temps de grâce présidentielle.