Éphraïm Nahimana, gouverneur de la province de Muramvya, assure que les jeunes des partis politiques cohabitent pacifiquement. Plusieurs témoignages confirment cette situation bien que des cas de stigmatisation aient été signalés par le représentant du parti Fraternité des Patriotes Ineza.
Le gouverneur Éphraïm Nahimana affirme qu’une véritable harmonie existe entre les jeunes des différents partis politiques actifs sur le terrain dans sa province. « Au niveau de l’administration provinciale et communale, nous organisons des réunions de coordination impliquant les leaders politiques, y compris les jeunes, ainsi que des membres de la société civile pour discuter des enjeux locaux et politiques », explique-t-il.
Cette approche a permis de créer un climat de coexistence pacifique même à l’approche des élections. Selon lui, aucune violence n’a encore été signalée parmi les jeunes dans cette période pré-électorale.
En cas d’infraction, la justice s’applique
Le gouverneur précise que cette situation résulte des efforts conjoints de la part de l’administration et des leaders politiques. « Outre les débats favorisés lors des séances de dialogue organisées, nous proposons des activités sportives pour renforcer les liens entre les jeunes, qu’ils soient affiliés à un parti ou non. À Bukeye, par exemple, un championnat inter-collinaire réunit les jeunes des différentes tendances politiques. Ces événements contribuent à promouvoir une cohabitation pacifique », détaille-t-il.
Les jeunes prennent également part activement à la gestion de la sécurité à Muramvya. « Les comités de sécurité incluent des jeunes des partis politiques. En cas d’infraction, la justice s’applique sans discrimination. Chaque citoyen est responsable de ses actes, indépendamment de son appartenance politique », rappelle le gouverneur.
Des témoignages positifs
Sur la colline Biganda, une militante du CNDD-FDD se réjouit des relations harmonieuses qui existent aujourd’hui entre les membres des différents partis politiques. « Nous vivons en parfaite harmonie. Nous partageons des coopératives ; nous célébrons les mariages ensemble et même nos enfants se marient entre eux. Nos divergences politiques ne créent pas de tensions », affirme-t-elle. Elle loue également les efforts du gouvernement pour favoriser ce climat de paix. Elle parle aussi des sensibilisations régulières faites par leurs leaders.
Un autre militant du parti Uprona, habitant sur la colline Musagara, confirme cette atmosphère de fraternité. « Même si nous votons pour des candidats différents, cela ne nous empêche pas de vivre en paix », explique-t-il.
Des actes de violence sont observés
Cependant, des divergences existent. Emery Nkunzimana, représentant du parti FP Ineza à Muramvya, déplore le comportement de certains jeunes issus du parti au pouvoir. « Bien que la situation soit relativement calme dans notre commune, dans d’autres localités, des actes de violence ont été observés. Par exemple, des jeunes du parti au pouvoir ont perturbé des réunions d’autres partis et même démoli des permanences », indique-t-il.
Emery Nkunzimana dénonce également des tentatives de diffamation. « Récemment, certains jeunes ont publié des messages dans lesquels ils nous qualifiaient de parti politique illégal, accompagné de photos. Nous avons réagi en présentant nos documents officiels auprès des autorités qui nous ont rassurés et permis de poursuivre nos activités conformément à la loi », explique-t-il.
Après une rencontre avec le responsable des Imbonerakure (les jeunes militants du CNDD-FDD), il a été conclu que certains de ces jeunes agissent de manière nuisible, non seulement à l’endroit du FP Ineza, mais également à celui de leur propre parti.
Garantir la sécurité du pays
Malgré ces tensions isolées, Emery Nkunzimana assure lui aussi que la collaboration entre les jeunes des différents partis politiques reste forte pour maintenir la paix. « Lorsqu’une menace se profile, nous alertons immédiatement les membres des comités de sécurité qui sont souvent composés d’Imbonerakure. Nous agissons ensemble car chaque Burundais doit participer pour garantir la sécurité de son pays », affirme-t-il.
Il trouve que le respect mutuel et les valeurs de coexistence pacifique doivent être inculqués aux jeunes par les leaders politiques. « Bien que nos idéologies diffèrent, notre objectif est le même : le développement de notre pays. Et lorsque le pays prospère, nous en profiterons tous ensemble », conclut-il.
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