La situation actuelle au Burundi suscite de vives critiques de la part de l’Observatoire national de Lutte contre la Corruption et les Malversations économiques. Son président a au cours d’une conférence de presse animée ce jeudi 11 avril déploré le fait que différents gouvernements, depuis la 3ème République, n’ont pas su gérer efficacement les entreprises visant à répondre aux besoins de sa population.
Au regard de la situation économique actuelle, Gabriel Rufyiri estime que le Burundi semble être en deuil. Il est revenu sur le manque répétitif d’électricité, d’eau potable, de carburant, de sucre, … « C’est en passe de devenir normal ».
Selon lui, le gouvernement n’a pas réussi à assurer une bonne gestion des sociétés publiques et à participation publique chargées de promouvoir l’économie du pays et de répondre aux besoins de sa population depuis la prise du pouvoir du Major Pierre Buyoya en 1987.
Il a mentionné avec tristesse la fermeture de plusieurs de ces entreprises, telles que le Complexe textile du Burundi (Cotebu), la Verundi, la Caisse d’épargne et de développement du Burundi (Cadebu), Meridian Bank, l’Office national des pharmacies (Onapha), Afritan, l’Office de transport du Burundi (Otrabu), l’Ocibu, Office national du logement (ONL), Air Burundi, Musongati Airlines, etc.
« Il faut plutôt réguler »
Gabriel Rufyiri a également souligné que même les entreprises restantes sont en situation précaire. Il s’est montré critique au moment où le gouvernement continue à créer de nouvelles sociétés sans tirer de leçons des échecs passés, citant l’exemple de la société pétrolière du Burundi (Sopebu).
Il a émis des doutes quant à l’efficacité de cette nouvelle société, compte tenu des difficultés rencontrées par d’autres entités similaires. Le président de l’Olucome se demande par ailleurs si elle réussira là où d’autres sociétés n’ont pas réussi, à l’instar de la Regideso.
Il craint donc qu’elle ne subisse le même sort d’autant plus que cette dernière avec toutes les subventions des partenaires dont la Banque mondiale n’y ait pas parvenu.
L’Olucome s’inquiète de plus du nombre excessif des missions confiées à la société Sopebu et suggère que le gouvernement crée une institution de régulation du secteur du carburant et laisse la place aux acteurs privés pour la commercialisation de ce produit stratégique.
Pour l’Olucome, il a été prouvé que l’État est un mauvais gestionnaire et que la faible performance des entreprises publiques est liée à la culture du népotisme endémique qui s’observe dans ces entreprises au recrutement qui ne privilégie pas les compétences, mais plutôt l’appartenance politique, ethnique, régionale et d’autres formes discriminatoires.
Par conséquent, les charges de ces entreprises montent alors que les recettes chutent sans arrêt. Il propose alors que le gouvernement se concentre sur son rôle de régulateur et de suivi, plutôt que de s’engager directement dans le commerce.