Depuis plusieurs mois, le sucre est une denrée devenue rare dans la capitale économique Bujumbura. Là où on arrive à le trouver, les gens sont sur des files indiennes à attendre avant d’être servis. Ils se disputent même de temps en temps. Les citadins se demandent ce qui s’est passé à la Société sucrière de Moso (Sosumo).
Nous sommes sur l’avenue Muyinga, quartier INSS, dans la zone urbaine de Rohero en commune urbaine de Mukaza. Beaucoup de personnes sont sur une chaîne devant une boutique qui distribue le sucre. Certaines parmi elles sont fâchées, d’autres disent qu’elles sont fatiguées parce qu’elles viennent de passer plusieurs heures sur la chaîne.
« C’est d’hommage je viens de passer deux heures sous le soleil ici devant cette boutique. On donne seulement 1kg de sucre. Pour moi je trouve que c’est peu parce qu’on va encore passer plusieurs jours sans sucre. On devrait avoir un stock d’au moins de 5kg dans une famille qui a des enfants pour tenir jusqu’à l’autre jour de distribution » indique une personne rencontrée devant la boutique.
Fâché, notre interlocuteur s’insurge contre la manière dont est distribuée cette petite quantité de sucre : « la manière même de distribuer ce sucre n’est pas du tout exacte. Il existe en effet des tricheries car on voit des sachets qui passent à côté sans que l’on sache leurs propriétaires. Bien plus, on fixe les heures de distribution par exemple de 16h à18h mais tu peux venir à 17h et les distributeurs te disent que le sucre est épuisé alors que le sac du sucre est là. Comme explication, ils vous disent que la quantité prévue pour ce jour est déjà terminée. Je me demande la cause de cette faible quantité de sucre. Ce que je demande à la Sosumo est d’augmenter la quantité du sucre qu’elle produit afin de satisfaire toute la population burundaise ».
« L’approvisionnement en sucre n’est pas suffisant ni régulier. Quand on parvient à avoir quelques sacs de sucre, on essaie de servir équitablement tous les clients au prix normal. De ce fait, on ne peut pas donner plus d’un kilo car ça ne pourra pas satisfaire les habitants de notre quartier », informe le tenancier de la boutique.
Dans la zone urbaine de Bwiza, les différentes boutiques visitées n’avaient pas de sucre. « Nous venons de passer plus de deux semaines sans que le fournisseur nous amène le sucre » témoigne un tenancier de l’une des boutiques visitées.
La population lance un cri d’alarme à l’Etat et à la Sosumo pour qu’ils puissent résoudre ce problème. « C’est une situation inédite. Il faut que le gouvernement prenne ce problème au sérieux et trouve des solutions dans l’immédiat », indique un habitant de la zone urbaine de Bwiza.