Le prix du sucre est passé du simple au double ou même plus dans la ville de Bujumbura. Cette spéculation est alimentée par les commerçants et par certains dignitaires « cupides ».
Prix officiel : 1850Fbu le kilo sur tout le territoire. Mais, depuis la mi-mai, dans bien des quartiers de la capitale, le kilo revient à 4500, voire 5000Fbu. Déjà avec le début de l’année, les commerçants vendaient le kilo à 2250 alléguant une augmentation de 400Fbu sur chaque kilo due à la taxe de consommation prévue dans la loi des Finances 2016. Or, cette taxe de consommation se trouve comptabilisée dans le prix officiel. Elle figurait même dans la loi des Finances 2015.
Des boutiquiers pointent un doigt accusateur sur certains dignitaires devenus des grossistes « opportunistes ». Selon Jean Ntahiraja, un commerçant de Kanyosha, depuis décembre, des dignitaires se sont rués vers le commerce du sucre.
Anticipant l’habituelle pénurie du sucre de la mi-mai à juin, ces dignitaires et certains commerçants ont constitué des stocks. Au siège de la Société Sucrière du Moso (Sosumo) à Gihofi ou au dépôt de Bujumbura, ces « nouveaux commerçants » – plus de deux cents, selon certains – étaient servis en premier lieu. Bien des anciens ne recevaient que la moitié de leur quota. Ce sont ces dépôts qu’ils écoulent actuellement à compte-gouttes pour gagner le maximum de profit.
La mairie déplore un manque de suivi
D’autres commerçants affirment que ces dignitaires sont tellement cupides qu’ils exporteraient le sucre dans les pays voisins où ils sont payés en dollars. Certains affirment que le sucre serait exporté par l’Etat pour des devises dont il a tellement besoin.
A l’Association des consommateurs du Burundi-Transparency International (Abuco-TI), Noel Nkurunziza ne s’explique pas pourquoi le ministère du Commerce ne s’implique pas dans l’inspection des prix sur le marché.
Pour Freddy Mbonimpa, le maire de la ville de Bujumbura, le problème n’est pas qu’un dignitaire se lance dans le commerce du sucre. L’essentiel est que le sucre soit servi à la population. Il dit qu’il a confié la responsabilité d’établissement des listes aux administrateurs communaux. Mais jusqu’à présent, la Sosumo sert le sucre à partir des anciennes listes et la mairie a du mal à les suivre. « Pourtant, il y a ceux qui se sont exilés, ont fait faillite ou ceux qui travaillent sous les noms des autres. » Il ne croit pas que le sucre soit frauduleusement exporté. Une annonce de sa part : « Dorénavant, les chefs de zones et de quartiers suivront de près la distribution du sucre. »
Sosumo : « Libéraliser les prix du sucre »
Timidement indexées pour défaillance dans la distribution du sucre, les autorités de la Sosumo s’expliquent.
Francine Bizimana, la nouvelle directrice commerciale (nommé le 21 avril), indique que la production de la campagne 2015-2016 était légèrement supérieure à 23 mille contre environ 21 mille tonnes la campagne précédente. Mais elle constate aussi que la pénurie est beaucoup plus prononcée cette année. Elle promet de faire tout son possible pour éviter une répétition d’une telle situation.
Quant à Donatien Nijimbere, administrateur directeur général de la Sosumo, il fait d’abord une mise au point sur la question de la présence des dignitaires sur la liste des clients de la Sosumo : c’est l’administration territoriale qui confectionne les listes à servir. Il ne croit pas que ce soit une raison valable que la pénurie du sucre découle du fait que les dignitaires seraient impliqués dans le commerce du sucre car, « peu importe la main par laquelle le sucre est passé, l’essentiel est qu’il soit déversé sur le marché. »
A la question pourquoi la Sosumo ne fait pas de suivi après distribution du sucre comme le fait la Brarudi, M. Nijimbere répond que la Brarudi produit en fonction de la demande, ce qui n’est pas le cas pour la Sosumo.
Les prix selon la loi du marché
Pour lui, la spéculation est aussi due au fait que les prix sont fixés par l’Etat. En effet, la demande est forte suite notamment à la pression démographique et à l’accroissement de l’activité économique. Mais les stocks sont insuffisants, notamment parce que la capacité de l’usine est restée à 20 mille tonnes depuis 1988. Pour lui, les prix devraient être libéralisés. « Le marché fixerait lui-même le prix selon la loi de l’offre et de la demande. Mais comme c’est le cas pour d’autres denrées aussi stratégiques, l’Etat devrait garder un œil vigilant et régulateur pour anticiper des turbulences, chaque fois que de besoin. » Après la libéralisation, l’Etat pourrait savoir s’il faut ou non importer du sucre en supplément à la production nationale.
Quid de la fraude du sucre ?
M. Nijimbere fait savoir que le Burundi n’exporte plus de sucre. Pour ce qui est de la contrebande vers l’étranger, il rappelle d’abord que le marché burundais n’est pas hermétique. Il reste tributaire des fluctuations des forces du marché régional voire mondial. Mais il croit que si la contrebande existe, elle serait d’une faible ampleur au regard des quantités dont notre pays a besoin. Bien plus, la Sosumo ne sert au plus que 8 et 4 tonnes, respectivement aux commerçants de l’intérieur et à ceux de la capitale. Cela demanderait au fraudeur de collecter d’abord le sucre auprès des autres commerçants. Mais jusqu’à présent, M. Nijimbere dit qu’il n’a pas encore eu écho de l’existence sur le marché étranger du sucre burundais.
Pour lui, la solution durable à la pénurie du sucre serait l’extension des plantations et la modernisation de la Sosumo.
Spéculation moins prononcée en province
Selon Bède Nyandwi, gouverneur de Rutana, le kilo de sucre s’achète entre 2500 à3000 Fbu en commune Rutana ; 2200 Fbu à Mpinga-Kayove ; entre 1800et 2000 Fbu en commune Giharo. Il ne mentionne pas de contrebande de sucre vers la Tanzanie, ce que confirment les paysans rencontrés sur trois quais au bord de la Malagarazi, la rivière-frontière entre le Burundi et la Tanzanie. Cependant, sur la liste de 25 grossistes agréés par le gouverneur précédent, il y aurait trois qui ne vendraient pas le sucre dans sa province.
D’après Albert Nduwimana, gouverneur de Ngozi, le kilo de sucre arrive à 2800 Fbu. Ceci est dû au fait que l’approvisionnement par la Sosumo est passé de 77 à 43 tonnes. Il dit qu’aucun dignitaire n’est impliqué dans le commerce du sucre et ne signale pas de fraude sur la frontière avec le Rwanda.
A Cibitoke, des boutiquiers vendent du sucre en provenance du Congo et du Rwanda. Chose curieuse, certaines sources font état de la contrebande du sucre burundais vers le Congo.
Abo ba nyenicubahiro ngo badandaza isukari ?bwa bundi mu burundi turakenye kweli.hasigaye aho badandaza imboga .mbere je mbona yarikwiye kugurwa 10000fbu ikantwa abo banyenicubahiro nyene.mbe mwari muzi abantu itera ingorane muza Buraya na Etat Unis .mwonywa amazi meoba iki?
Uwubuze ico yiba yiba isukari. Le sucre = La mort. Pour ceux qui ne le savent pas encore , vous le saurez plus tard .
Le prince Louis Rwagasore avec tout à fait raison, le pays doit lutter contre Abasuma, Abambuzi n’Imihimbiri.
Bon sang pourquoi vous utilisez ces termes gonflants pour des gens qui saignent le pays? Voler piller, frauder corrompre c’est cela être dignitaire? Il faut arrêter et oser appeler le chien, chien et chat, chat.
Il n’ y a qu’au Burundi, le pays de la cécité politique , sociale et et économique qu’on attribue à l’importe qui les termes de honorable, dignitaire… En quoi ceux qu’on appelle ainsi sont dignitaires et honorables. C’est plutôt les termes de Rwagasore qu’il faut utiliser.
» UBUGABO BURIHABWA » . En plus, Tous les morts laissent leurs avoirs sur cette terre. Personne ne les amenent avec lui.
Interessant: 80T pour Ngozi contre 77T pour Gitega! Quel est le critere qui determine ce tonnage? Population, nombre d’usine utilisant le sucre? A ce que je sache, Gitega a plus de consommateurs en sucre que Ngozi! Badholite d’abord, le reste apres???
Solution proposee: pour ce sucre qui cause meme des troubles de la sante a un certain moment, essayer de boire le the/cafe sans sucre, c’est possible. Ainsi, les enfants l’apprendront de leur parent.
C’est la faute au Rwanda
Abo ba dignitaires ni bande? Ko mutinya kubadomako urutoke? ? Noneho nibakore uko bashaka kuko imandat ya gatatu bayihaye kandi ntawubashobora kubakuramwo
Une pénurie artificielle du sucre a pour conséquence une élévation du prix. Seuls les spéculateurs s enrichissent aux depens du peuple.Et qui a droit de spéculer? Oui les dirigeants qui sont au dessus des lois et qui ont des sommes issues de la corruption .
Penurie de Sucre!!! Penurie de carburant!!!! Manque de livres aux ecoliers. Tout cela rime avec Pauvrete, Famine d’ou la mort de la population. Et, alors ceux qui se battent vont -ils diriger les morts? Quelle honte de nos intellectuels!!! Nos Elus!!!! » Utilisez votre intelligence (la tete) et non votre ventre.
Ariko izo nda z’abo batware baja muri vyose mu rudandaza kubera amaronko y’inda zabo bogejeje aho umujinya w’Imana utarabagwako!
« …le problème n’est pas qu’un dignitaire se lance dans le commerce du sucre. »
Un dignitaire c’est quoi? Si c’est quelqu’un qui doit exercer sa fonction politique ou administrative à temps plein et qu’il est payé pour cela, c’est scandaleux s’il s’adonne à d’autres activités de lucre! Car il pourrait abuser du pouvoir que lui confère sa fonction. Difficile d’exercer une concurrence loyale avec d’autres simples quidams commerçants!
Imaginez-vous quelqu’un qui a comme challenger dans une affaire commerciale contre le maire de la ville: il a perdu d’avance!