Les pénuries épisodiques de carburant n’ont rien de nouveau au Burundi. Mais celle que nous vivons se distingue des précédentes par sa longueur et sa gravité qui compliquent encore davantage le quotidien de la population. Devant des stations-services, à sec depuis plusieurs mois, les files s’allongent d’automobilistes excédés, qui attendent parfois toute une journée pour se faire servir, en vain. Des pannes sèches sont monnaie courante dans les rues de Bujumbura. Les conducteurs sont réduits à s’approvisionner sur le marché noir dont le prix passe les quinze mille francs burundais le litre (plus de 5 fois de plus le prix officiel). Des conséquences désastreuses affectent toutes les activités socio-économiques. Aucun secteur n’est épargné. On commence déjà à parler de paralysie.
Les gens dénoncent le monopole dans l’importations des produits pétroliers. D’autres s’insurgent contre l’absence du stock stratégique carburant. Pourtant, pour chaque litre acheté à la pompe, il y a un montant retenu pour l’alimenter. Par ailleurs, dans le budget général, il est prévu une somme non négligeable pour approvisionner le stock de ce précieux liquide. Quid de sa destination ?
Plus d’un s’accordent à affirmer que la voie lacustre résoudrait, en grande partie, cette problématique de pénurie du carburant devenue récurrente et embarrassante. Elle relierait le port de Kigoma à celui de Bujumbura. Selon des observateurs, la voie lacustre est moins chère, moins risquant, emploie moins de temps et permet plus de tonnage par rapport à la voie routière.
Un de nos journalistes d’investigations a été à Kigoma. Des dépôts destinés à stocker le carburant qui transite vers le Burundi sont visibles mais sont vides depuis une dizaine d’années. « C’est une voie qui reviendrait beaucoup moins cher non seulement pour les produits pétroliers mais aussi pour tous les autres articles importés ». Ce constat du consul burundais à Kigoma rime avec celui des autres observateurs. En octobre 2017, la Banque mondiale s’est investie dans l’amélioration des infrastructures de transport sur le lac Tanganyika. « Le développement des infrastructures de transport sur le lac Tanganyika, une fois réalisé, réduira de 40% le coût total des marchandises qui transitent par le corridor central », a déclaré le secrétaire exécutif du corridor central d’alors, à la suite de la signature de l’accord dudit projet.
Face à cette pénurie qui déstabilise et qui démoralise, le gouvernement est appelé à s’assoir avec les acteurs de la chaîne d’importation, de commercialisation et de distribution des produits pétroliers pour trouver ensemble des solutions. Sans être une panacée, les quelques pistes précitées pourraient contribuer à améliorer la situation.
Bellum , Des fois on se dit que nous les africains, nous sommes maudits. Moi je crains que Arusha ou hold up de 215 n y sont pour rien. Car on ne retrouverait pas les memes désatres (à des degrés divers) au Cameroun, Congo, Zaire, Zimbabwe, Erythrée , Uganda, Burkina Faso,etc…
C est quasiment une mauvaise gouvernance, un manque de vision et une corruption ataviques
Est ce que le problème n est pas ailleurs ? ( manque de devises ?) et bientôt l’armée Burundaise serait sur le point d’entrer au Congo , qui va financer cette aventure ????
Même si le risque zéro n’existe pas, dans les différentes réflexions, on envisage toujours deux possibilités au cas où. Ici que fait les ministères ayant les finances et le commerce dans leurs attributions ? Bapfume batanga imihoho.
La faillite économique et sociale actuelle illustre parfaitement l’adage prêté au grand homme d’Etat Talleyrand : « On peut tout faire avec une baïonnette sauf s’asseoir dessus. » La descente aux enfers actuels a commencé par la violation des Accords d’Arusha en 2015 et a culminé dans le hold-up électoral de 2020. Seul le retour à la légitimité démocratique peut sauver le pays.
Il doit y avoir quand meme des raisons qui font que le Burundi n utilise pas cette voie lacustre. Laquelle?
Nos responsables et dirigeants pourraient faire la meme analyse que l éditorialiste