Plusieurs quartiers de la ville de Bujumbura, comme dans la zone de Cibitoke, font face à des pénuries récurrentes d’eau potable. Ceux qui n’en ont pas se ruent vers les robinets des voisins qui ont la chance d’en avoir. Mais quand les factures de la Regideso tombent, c’est du ’’chacun pour soi’’. Inquiétant quand la facture tombe.
Selon la plupart des habitants de cette zone interrogés, la Regideso devait revoir son système de facturation parce qu’il y a des ménages qui courent le risque de se voir basculés dans une catégorie des entreprises ou des ménages nantis. Ces habitants demandent à la Regideso d’en tenir compte dans la facturation.
Nous sommes dans le quartier de Mutakura de la zone urbaine de Cibitoke. Il est 12h ce mardi 23 avril 2024. Seuls deux ménages ont de l’eau potable dans leurs robinets.
Le peu de robinets publics existant sont débordés. Car, presque tous les habitants de cette zone s’y bousculent, à la recherche de l’eau potable. Il y a une file interminable de bidons, de seaux et de bassins à la quête de cette denrée de plus en plus rare. Il faut de la patience pour être servi. Les plus pressés sont obligés d’en quémander dans les ménages qui en ont.
« Je suis sur cette file d’attente depuis 8h. Je n’ai pas encore eu d’eau à cause du nombre des personnes arrivées avant moi. A la maison j’ai un robinet, mais il est à sec depuis un mois. Chez ma voisine il y en a. Je ne comprends pas ce phénomène ! », explique une dame de Mutakura.
Et Jean Bukuru, un habitant de la zone de Cibitoke de renchérir : « Un seul robinet public qui se situe à la 4ème avenue ne peut pas satisfaire les besoins en eau des habitants des quartiers Mutakura et Cibitoke. C’est le seul robinet public qui a l’eau. La Regideso devrait assurer l’arrivée de l’eau dans les ménages qui ont des robinets. Le robinet public étant réservé à ceux qui ne sont pas connectés au réseau de la Regideso ».
Les occupants des maisons qui ont encore de l’eau et qui par compassion et solidarité, partagent l’eau, craignent en retour des factures élevées. Ils demandent à la Regideso de mettre tout en œuvre pour résoudre cette question.
« Ces gens servis gracieusement ne contribueront pas à payer notre facture. Un Burundais n’a jamais refusé de donner de l’eau. Le problème c’est la facture. On peut laisser un, deux ou trois personnes puiser, mais si c’est tout le quartier cela devient difficile à assumer », indique Prosper Ndoricimpa.
Contactée, la Regideso a promis de s’exprimer ultérieurement sur ces questions de pénurie récurrentes d’eau dans les quartiers où certains peuvent passer deux voire trois jours ou plus sans eau dans les robinets.