Certains habitants du quartier Gikungu déplorent un manque d’eau potable qui s’observe ces derniers jours dans leur localité. Cette pénurie d’eau limite le respect des mesures d’hygiène et fait craindre une propagation du coronavirus et des maladies des mains sales.
Lundi 13 avril, vers 12h, le ciel est nuageux au quartier Gikungu de la zone Gihosha, au nord-ouest de la ville de Bujumbura. C’est précisément au sud du sanctuaire marial Mont Sion. Il y a de longues files de gens avec des bidons à la main.
Les uns sont à la recherche de l’eau, d’autres sont sur le chemin de retour. Une procession de gens avec des bidons. « Avoir de l’eau dans notre quartier est un véritable casse-tête », se lamentent un des jeunes, bidon à la main.
Selon ces habitants, il y a un mois et demi que le quartier Gikungu I vit le calvaire. L’eau manque cruellement, le quartier peut deux ou trois jours sans une goutte d’eau.
Le seul robinet qui alimente presque tout le quartier est à sec. Les habitants de ce quartier se rabattent sur l’eau de la Ntahangwa ou de pluie. Ils craignent des maladies liées au manque d’hygiène dans cette crise de coronavirus.
N.F, la quarantaine, confie que pour le moment, les habitants ne savent plus à quel saint se vouer. « Nous sommes obligés d’aller chercher de l’eau dans les quartiers limitrophes. Malheureusement nous pouvons passer toute la journée sur la file d’attente à cause du grand nombre de gens venus chercher de l’eau. Pour le moment nous utilisons l’eau puisée dans la rivière Ntahangwa ce qui représente un danger sanitaire énorme ».
Même sentiment d’indignation chez P. C qui tient un restaurant dans la localité. Il indique que depuis cette pénurie et l’apparition de cette pandémie du coronavirus, les dépenses ont augmenté. « Je dois payer chaque jour plus ou moins 5.000 BIF au taxi-vélo pour aller me chercher de l’eau dans d’autres quartiers ». Et de demander aux autorités de leur venir en aide.
Abraham Ntirandekura, administratif à la base n’en revient pas. « Les habitants du quartier Gikungu I vivent le calvaire. Quand notre quartier faisait face à l’épidémie de choléra, la Regideso nous a gratuitement fourni de l’eau. Mais aujourd’hui avec la pandémie de Coronavirus, il est revenu pour fermer le seul robinet public. Les habitants craignent des maladies liées au manque d’hygiène surtout dans cette période de coronavirus où nous devons nous laver régulièrement les mains».
Ils demandent à la Regideso de rouvrir la borne fontaine se trouvant dans le quartier afin de pouvoir appliquer les mesures recommandées pour la prévention contre le Covid-19.
Contacté par Iwacu, les autorités la Regideso affirment être au courant de ce problème et promettent d’y remédier.