Mardi 05 novembre 2024

Société

Pénurie de « Prudence Class » : l’imprudence gagne du terrain

19/07/2019 Commentaires fermés sur Pénurie de « Prudence Class » : l’imprudence gagne du terrain
Pénurie de « Prudence Class » : l’imprudence gagne du terrain
Les préservatifs « Class » ne sont plus disponibles dans plusieurs boutiques.

Class, le préservatif le moins cher et le plus commercialisé, devient une denrée rare à Bujumbura. Au grand dam des citadins « moyens », contraints parfois de s’en se passer.

Bwiza, Buyenzi, Kamenge, Kinama… plusieurs citadins, la plupart des quartiers populaires, pleurent la carence des préservatifs Prudence Class, à la portée du « citoyen lambda ». Ils sont introuvables dans les pharmacies, boutiques, hôtels….

Bwiza, 6e avenue. L’une des rares pharmacies se trouvant en plein milieu du quartier n’a qu’un vieux souvenir de Class. « On vient de passer deux mois sans », raconte la pharmacienne. Dommage pour elle, la plupart de ses clients préfèrent cette marque. Auparavant, durant le week-end, 20 boîtes de condoms sur 90, tout le carton, étaient écoulées.

A quelques 800 mètres, dans une boutique qui se trouve à la 5e avenue, près d’un hôtel, un carton de «Class » s’aperçoit au milieu de la rangée. Ce seul paquet restant se vend à un prix élevé : 1.000 BIF, une pièce de trois préservatifs au lieu de 300 ou 500 BIF. Le boutiquier indique qu’il s’en est procuré par mille acrobaties. Les préservatifs sont l’une de ses marchandises les plus sollicitées, « grâce à l’hôtel à proximité».

Plusieurs autres boutiques de cette zone sont en pénurie de ces préservatifs, depuis deux mois. Les propriétaires affirment qu’ils n’en trouvent même pas à l’intérieur du pays.

Les hôteliers vivent le même désagrément. Le gérant de l’hôtel « Bamako », à Bwiza, affirme que la pénurie des condoms Class, les plus utilisés, indispose beaucoup de clients. « Certains rebroussent chemin ». Un employé confie qu’il est contraint d’en trouver, la nuit tombée,  pour des clients qui ne peuvent pas s’en passer. Jadis gratuit à cet hôtel, ces préservatifs sont désormais payants.

Ces commerçants indiquent que « Class » n’est plus disponible chez les grossistes. Ils en ignorent la raison.

Quand la protection n’est plus une priorité

A Buyenzi, un quartier populaire de Bujumbura, des jeunes se lâchent. Se protéger contre les  maladies sexuellement transmissibles (MST) devient un « problème sérieux ». Certains ne se laissent plus décourager par les risques de MST ou de grossesses non désirées.

C’est le cas d’un jeune mécanicien qui affirme avoir parcouru plusieurs boutiques des zones Buyenzi, Kinama, Kamenge… en vain. Il dit se passer parfois de protection.

D’autres jeunes hommes affirment ne pas être capables d’acheter des préservatifs de 2.500 ou 4.500 BIF alors qu’ils ne gagnent pas cette somme au quotidien.

Contactée, l’ONG Population services international (PSI), qui a le monopole des préservatifs Class au Burundi, indique qu’elle n’est pas habilitée à s’exprimer sur cette « rumeur ». « C’est le ministère de la Santé qui s’occupe de tout le processus de distribution».

Le porte-parole du ministère de la Santé publique fait savoir que les condoms sont en général disponibles gratuitement sur les hôpitaux et les centres de santé. Peut-être que les grossistes ne s’approvisionnent pas, conclut-il,  suffisamment en ces préservatifs qui manquent. 

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Enrôlement des électeurs. Entre fatalisme et pessimisme

Alea jacta, les dés sont jetés. La période d’enrôlement qui avait officiellement commencé le 22 octobre a pris fin ce 31 octobre. Se faire enrôler est un devoir hautement civique et citoyen en vue de reconduire ou renouveler la classe (…)

Online Users

Total 3 088 users online