Dimanche 06 octobre 2024

Société

Pénurie de carburant : Uvira ferme ses vannes

08/07/2024 1
Pénurie de carburant : Uvira ferme ses vannes
« Un bidon de 20 l d’essence à 350.000 FBu, intenable ! »

Devenu un dernier recours pour la plupart des automobilistes burundais désespérés, au bord d’une panne sèche, obligés de payer le prix fort pour s’en procurer, le carburant en provenance d’Uvira risque aussi de manquer. L’administration territoriale interdit désormais tout trafic de carburant via différents points le long de la Rusizi.

De Kiliba jusqu’à Luvungi, en passant par les petits postes-frontières de Runingu, Kabunambo, Sange, Lubenzi et Bwegera, « tout trafic de carburant et autres produits (non précisés) à travers les pistes frontalières débouchant sur la rivière Rusizi à destination du Burundi est interdit, » lit-on dans une note signée jeudi 4 juillet à Sange par l’administrateur du Territoire d’Uvira, Jean de Dieu Mabiswa Selemani.

Les raisons avancées incluent « les conséquences engendrées par ce trafic de carburant, notamment la pénurie de ce produit au niveau local, la hausse du prix du litre qui est passé de 3.500 FC à 6.000 FC, ce qui influe également sur le transport de personnes et de marchandises. » Ce n’est pas tout; l’administrateur mentionne aussi « le danger non seulement encouru par les trafiquants suite à la manipulation de ce produit sans aucune mesure de protection, mais aussi ce que constitue ce produit pour les habitants se trouvant aux lieux de chargement. »

Cette autorité évoque également « les différents rapports des réunions des comités locaux de sécurité, dans lesquels certains services de sécurité sont cités comme facilitant ce trafic en vue de renflouer leurs poches au détriment du trésor public et de l’EAD/Province (Entité administrative décentralisée). »
Conséquences immédiates

L’administrateur du Territoire d’Uvira lance une mise en garde claire : « Tout agent de service de sécurité qui sera appréhendé dans ledit trafic sera mis à la disposition de la justice pour répondre de ses actes non conformes à la déontologie professionnelle. Le commandant du Secteur Opérationnel Sukola 2 Sud Sud-Kivu est chargé de l’exécution de la présente décision. »

Les conséquences de cette décision n’ont pas tardé à se faire sentir chez les automobilistes en quête de carburant. Aux alentours du poste-frontière de Gatumba ou du côté de la RN5 menant vers Cibitoke, au nord-ouest du Burundi, où un bidon de 20 litres d’essence en provenance d’Uvira se négociait, il y a quelques jours, à 220.000 FBu, les prix sont montés en flèche avec des pics à 350.000 FBu. « Intenable, » lâche un automobiliste dépité rencontré à Nyamitanga après avoir fait le plein.

Forum des lecteurs d'Iwacu

1 réaction
  1. Stan Siyomana

    Ca resemble un peu a ce qui se passe sur la frontiere entre le Venezuela et la Colombie en Amerique latine.
    « “My father bought this house with Venezuelan petrol,” Edwin Parra told Al Jazeera. He lives in Cucuta’s Trigal del Norte neighbourhood, and his family sold black-market petrol for nearly a decade. “It was a family business,” he says.
    Parra estimates that half of the people in his neighbourhood worked in the black market, either as vendors, smugglers or hired hands for the paramilitary and guerrilla forces that battle to control the illicit paths across the border… »
    https://www.aljazeera.com/economy/2019/6/24/venezuelas-oil-crisis-destabilises-colombian-black-markets#:

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