Vendredi 31 janvier 2025

Société

Pénurie de carburant : une bouffée d’air pour les véhicules roulant au diesel, mais jusqu’à quand ?

Pénurie de carburant : une bouffée d’air pour les véhicules roulant au diesel, mais jusqu’à quand ?
Plusieurs stations sont à sec depuis des semaines

Après plus de deux semaines de pénurie d’essence ayant aggravé une grande partie des activités en mairie de Bujumbura et même à l’intérieur du pays, quelques stations-services ont enfin été ravitaillées, le 23 janvier 2025. Un soulagement, mais cela n’a pas pu durer.

La Société Pétrolière du Burundi (SOPEBU) a sorti les listes de distribution du carburant (essence). Selon Cette société, au total 35 stations de Bujumbura Mairie ont été servies. C’est Après la correspondance du ministère du Commerce, du Transport, de l’Industrie et du Tourisme. Cette lettre publiée le 21 janvier 2025, annonçait l’accord de dérogation de la Sopebu de 380 000 litres d’essence, auprès de l’entreprise Ditco Free Zone Company.

Il est 11h30 ce 27 janvier, la station IPE Liberté Katikati est à sec. Les pompistes œuvrant à cette station sont tous absents. Un agent de sécurité rencontré raconte : « Personne n’est ici, ils ne se présentent que quand il y a du carburant. On dirait des travailleurs saisonniers ».

Interrogé pour savoir si cette station avait reçu de l’essence précédemment, cet agent de sécurité affirma qu’elle a justement été ravitaillée : « C’était mercredi et à 20h, on la distribution de l’essence a commencé, jusqu’à jeudi matin. Ceux qui ont eu la chance d’avoir du carburant avaient commencé à faire la queue aux premières heures du matin », relate cet agent de sécurité.

Selon lui, plusieurs véhicules ont fait la queue faisant fi des instructions de la SOPEBU d’approvisionner des véhicules selon leurs numéros d’immatriculation. « Malheureusement, il y a ceux qui y sont arrivés avant l’annonce de la SOPEBU et qui sont rentrés bredouille parce que ce n’étaient pas les plaques d’immatriculation du jour ».

La station Rubis Centre-ville a reçu 5 000 litres d’essence, comme toutes autres stations. « Aucune station n’a eu une quantité supérieure à 5000 litres, comme l’a annoncé la Sopebu », a fait savoir un gérant de cette station. « Les gens ont eu de l’essence avec l’application Igitoro-pass, suivant le nombre de litres indiqué par la Sopebu. C’est enregistré automatiquement. La distribution s’est faite dans un bon climat ».

Impatients et désemparés, quelques automobilistes approchés confient que c’est la débrouillardise en attendant qu’il y ait à nouveau du carburant dans les stations. « J’allais actualiser mon application pour voir ma quantité d’essence et de retour, le carburant était fini. Comme ce n’était de leur faute, je ne peux qu’attendre ’’mon jour pour faire le plein’’ », a déploré avec un brin d’ironie un automobiliste approché.

Le gérant de cette station explique que les usagers connaissent le système d’approvisionnement. « Il y a ceux qui ont fait la queue deux jours avant l’annonce de la distribution, mais qui sont rentrés sans s’être servis. Si les véhicules avec telles plaques d’immatriculation font la queue et que leur tour tombe le jour ne concordant pas à son numéro, il rentre, c’est la règle. Comme vous le savez, on ne peut pas satisfaire tout le monde. Je sais qu’il y a ceux qui se lamentent ».

Les spéculations, source de tout le mal

L’Inspecteur général de la Police nationale du Burundi, Joseph Ninteretse, a dit que le problème de carburant et de transport est dû aux nombreux cas de spéculations dans des quartiers. « Au lieu de servir comme outil déplaçant la population, certains chauffeurs siphonnent le carburant distribué par la Sopebu. Ils le revendent à un prix élevé. Ceux qui œuvrent dans la régulation du transport ont eu comme recommandation de veiller à ce que le carburant que la Sopebu distribue soit utilisé pour le transport des personnes ».

Selon Joseph, Ninteretse, de nouvelles mesures vont être instaurées pour remédier à ce problème. « C’est pour cette raison que nous allons mettre les autocollants sur les véhicules desservant différents quartiers de la Mairie de Bujumbura. Pour ceux de l’intérieur, nous allons leur donner une autre couleur les spécifiant. Tout cela dans le cadre de mieux contrôler les chauffeurs qui font de la spéculation ».

Il continue avec les nouvelles solutions : « Au centre-ville, il y aura un agent qui supervisera que le véhicule dépose les passagers à destination et les tours effectués par jour. Quant aux bus desservant l’intérieur du pays, les agents de la police seront positionnés sur différents itinéraires. Les transporteurs qui passeront outre ces mesures seront arrêtés. De même que les policiers qui violeront ces mesures, ils ne seront plus dignes de porter la tenue de la police, les sanctions pourront aller jusqu’à la révocation ».

Ces mesures ont été annoncées lors d’une réunion tenue le 24 janvier qui a vu la participation des ministères des Transports, du Commerce et de la Sécurité nationale. Il y avait également des représentants de la l’administration, de la SOPEBU, des associations des transporteurs et des Agences de transport. La SOPEBU n’a pas voulu s’exprimer.

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