Les propriétaires des stations-services opérant en mairie de Bujumbura dénoncent des approvisionnements irréguliers de carburant et la pénurie de mazout. Ils expliquent que les pertes sont énormes.
9h sur la station Kobil située sur la chaussée du Prince Louis Rwagasore. Des véhicules sont sur les files d’attente pour s’approvisionner en essence, les camions et les gros bus cherchent surtout du mazout.
Un pompiste approché dit que les files d’attente sont un signe éloquent du manque de carburant sur les autres stations. Une autre station-service non loin de la dernière est déserte, rien ne bouge. D’après un pompiste rencontré sur place, cela fait des semaines que la station n’est pas approvisionnée en carburant.
« Nous pouvons passer quatre jours sans avoir du carburant. Même lorsqu’on nous approvisionne, les fournisseurs ne nous donnent que la moitié de la quantité commandée », indique Jonas Nduwayezu, un gérant de la station Kobil dans le quartier Rohero I en mairie de Bujumbura. Et d’expliquer que sa station n’a reçu que 1.500 litres de mazout pour toute la semaine, ce qui est insignifiant au vu de la demande.
Pour lui, les pertes sont énormes : « La pénurie du carburant diminue les revenus. Par conséquent, on doit aussi diminuer le nombre de pompistes, comme ils sont payés en fonction des revenus ».
Comme solution, il propose l’augmentation du nombre des importateurs de carburant. Même son de cloche chez un autre gérant d’une station qui a requis l’anonymat. Ce dernier affirme que l’approvisionnement en carburant est irrégulier.
Sur une commande de 80.000 litres de carburant, déplore ce gérant, les fournisseurs ne donnent que 20.000 litres seulement par semaine. Selon lui, les effets sont néfastes : « Nous perdons confiance envers les clients, ce qui fait que même après la pénurie le nombre de clients diminuent ».
Il estime que sa station perd entre 5 et 10 millions BIF chaque semaine suite à la pénurie du carburant/mazout.
Dans un point de presse animé le 19 août, le porte-parole du ministère de l’Hydraulique, de l’Energie et des Mines a soutenu que la quantité du carburant est suffisante dans le pays. Il a fait savoir que la pénurie du carburant qui s’observe résulte des défaillances dans le circuit d’approvisionnement du carburant aux stations-services.