Des centaines de matériels interdits ont été saisis et détruits, ce mardi 9 mai, dans la zone Ngagara, en commune Ntahangwa. C’est la poursuite d’une campagne lancée en 2011.
L’opération a été menée conjointement avec la direction des Eaux, de la Pêche et de l’Aquaculture, l’Autorité maritime, la direction du Commerce international maritime ainsi que des militaires et des policiers opérant sur le lac Tanganyika.
Au seul endroit appelé communément ’’Kumase’’, une centaine de moustiquaires, 300 filets maillants et huit pirogues ont été saisis. Tout ce matériel a été brûlé.
« Nous avions des informations qu’à cet endroit, il y a des pêcheurs illégaux qui utilisent du matériel interdit », a indiqué Mme Léonie Nzeyimana, directeur des Eaux, de la Pêche et de l’Aquaculture.
«Des telles pratiques très néfastes pour les poissons se font pendant la nuit et très tôt le matin. Et ces pêcheurs dissimulent leur matériel dans les broussailles bordant le lac Tanganyika», révèle un des pêcheurs rencontrés sur place.
D’après Mme Nzeyimana, cette opération est une continuité de la campagne lancée en 2011 contre tout matériel et toute pratique prohibés dans la pêche. «Les résultats sont encourageants, plus de 11 mille moustiquaires et filets maillants ont été saisis et détruits », détaille-t-elle.
Ce qui n’a pas tardé à produire des effets positifs sur la production : Elle signale qu’actuellement, la production annuelle oscille autour de 20.000 tonnes tandis qu’avant cette campagne, elle atteignait à peine 9.000 tonnes.
En effet, justifie-t-elle, la traque de ce matériel permet un repeuplement progressif des côtes burundaises du Lac Tanganyika.
Satisfaction des pêcheurs
« C’est une opération salutaire et qui vient à point nommé», réagit Gabriel Butoyi, président de la Confédération des pêcheurs du Burundi. Car, explique-t-il, de tels matériels contribuent à la diminution progressive de la production du poisson et du ’’ndagala’’.
«Ils n’épargnent même pas les alevins et les œufs. C’est une pratique qui se fait dans les zones côtières. Or, ce sont ces endroits qui sont très propices à la reproduction des poissons», motive-t-il.
Les conséquences sont énormes. A titre illustratif, M. Butoyi indique que quand un poisson est seulement touché par un filet maillant, il pourrit quelques jours après.
Asman, un autre pêcheur de ’’Kumase’’ énumère d’autres méfaits de telles pratiques : «Ces pêcheurs illégaux sont en grande partie responsables de la diminution de la production du poisson. 10 kg de petits poissons peuvent donner facilement plus d’une tonne de poissons adultes».
Pour arrêter ce phénomène, le président de la Confédération nationale des pêcheurs du Burundi demande que des sanctions sévères soient infligées aux coupables. Il exhorte les militaires et policiers de la marine d’intensifier les patrouilles.
Car, motive-t-il, ces filets viennent de la République démocratique du Congo (RDC) surtout dans la localité de Goma dans le lac Kivu.
« Il est aussi urgent que la nouvelle loi sur la pêche soit portée à la connaissance du public et que son application soit effective.» D’après lui, elle est adaptée par rapport à l’ancienne qui datait de 1937.
« Des sanctions allant jusqu’à l’emprisonnement y sont prévues pour les propriétaires de ce matériel prohibé », note-t-il.
Il faut sévir ! Pratiques illégales, corruptions,…Si tous ces maux socio-économiques étaient prohibés et sanctionnés, on ne reconnaîtrait pas le pays de Mwezi Gisabo d’ici 10 ans. Revalorisez le travail honnête et non le clientélisme.