Quatre kilomètres sur dix pavés, en plus de 41 millions de Fbu d’une contribution populaire enthousiaste … Le pavage de Kamenge a déjà des conséquences sur la vie de cette commune urbaine longtemps laissée à elle-même.
<doc6667|left>"La circulation est devenue plus aisée. Les eaux pluviales qui envahissaient nos maisons sont désormais bien canalisées. Plus de mauvaises odeurs suite à l’accumulation des déchets en pleine avenue ou dans les caniveaux bouchés. La commune devient de plus en plus propre", conclut Freddy, un habitant de la commune Kamenge, à la 3ème avenue, quartier Heha.
L’homme victime d’une embuscade des bandits un jour sur la rivière Nyabagere, souligne que même la sécurité s’est améliorée : "Les bandits ne trouvent plus désormais de cachette. Même en cas de forfaits, l’intervention policière est rapide ».
Parmi les changements induits par le pavage de Kamenge, souligne Anicet, un autre habitant de la commune, c’est la valorisation des logements : "Certaines gens avaient peur de venir habiter ici. Le mauvais état des routes était la première cause avancée surtout pour ceux qui ont des moyens de déplacements." Actuellement, précise-t-il, on n’hésite plus à venir louer une maison à Kamenge, qui "petit à petit, retrouve son ambiance d’avant la guerre."
Et les conséquences sur les prix des loyers ne se font pas attendre : dans le quartier Heha, par exemple, où la rue qui le sépare avec Mirango I est déjà pavée, une chambrette louée il y a six mois à 25.000Fbu se trouve désormais à 40.000Fbu, voire plus, selon un étudiant de l’Ecole Normale Supérieure (ENS) rencontré de retour des cours. Une hausse justifiée par les déménagements vers Kamenge, désormais assailli de petits commerces, kiosques, salons de coiffures, etc.
L’administration satisfaite
L’administrateur de Kamenge, Damien Baseka souligne qu’il n’y a pas de doute que la commune va retrouver sa vie d’avant 1993 :"Chaque parcelle est appelé à contribuer à hauteur de 30.000Fbu aux travaux de pavage, une manière de souligner que les infrastructures actuelles ne sont pas gratuites, qu’elle doit s’en approprier et assurer leur entretien."
Cette somme sera utilisée dans la contribution populaire de 2% exigée pour le projet, l’entretien et l’achat d’un dépotoir des déchets. Et avec les 5.000 parcelles déjà identifiés dans cette commune, l’administrateur espère récolter au moins 150.000.000Fbu.
Rappelons que ce programme pavage est financé la Coopération Technique Belge (CTB) à hauteur de 5 millions d’euros, qui apporte 98% du budget d’exécution.