Pour Pr Rwankara, constitutionnaliste, les hommes et femmes politiques n’ont plus le droit de se retirer au moment où le pays s’achemine vers la révision des textes fondamentaux dont la constitution et le code électoral.
<doc7447|right>{Pour vous, que signifient ces assises organisées par le Bureau des Nations Unies au Burundi ?}
C’est une rencontre sui generis, atypique, plus que particulière. C’est un adieu aux élections de 2010, qu’il y ait eu fraude électorale ou pas. Cette rencontre marque un pas significatif pour les prochains scrutins et lance le début d’une campagne électorale.
{Déjà ?}
Oui puisque 2015 pointe à l’horizon. C’est le moment ou jamais de se préparer. Ce qui dit élection, dit leadership. Les différentes factions des partis aujourd’hui écartés du jeu politique doivent nécessairement être confrontées à quelques réalités juridiques et politiques. Quoi qu’il advienne, on ne peut pas aller aux élections de 2015 sans revoir le code électoral. D’ailleurs, cette préoccupation est relevée dans les conclusions ou la feuille de route de ces assises. En outre, la Commission Electorale Nationale Indépendante a déjà souligné l’inadéquation de ce code par rapport à la Constitution qui mérite à son tour quelques amendements. Tout le monde doit se positionner pour être représenté lors de l’élaboration des textes qui vont régir le jeu de 2015 et pour garantir chacun sa survie politique.
{Pourtant, certains politiques très attendus ont brillé par leur absence…}
Ces assises sont les premières et non les dernières. Toutefois, même si Agathon Rwasa s’est fait représenter, le bon sens, pour lui, serait de participer prochainement. Si les Nations Unies l’ont convié, c’est parce qu’elles reconnaissent sa force légale. Un représentant n’équivaut jamais à son mandataire. Quant à Léonard Nyangoma, être présent ou pas ne change rien car il a des hommes sur place capables de défendre sa cathédrale.
{M. Rwasa exige comme conditionnalité de son retour, la restitution de son parti. Constitutionnellement, est-il possible ? }
Tout est possible, il suffit de la volonté politique. L’heure est venue pour le pouvoir de Bujumbura de voir les vrais protagonistes politiques. Son parti ne lui a jamais été enlevé. Dans un système démocratique, c’est le peuple qui donne la légalité. J’apprends toujours que les gens d’obédience Agathon Rwasa sont en perpétuelles confrontations avec les jeunes du Cndd-Fdd. Cela témoigne que lui et son parti existent. D’ailleurs, en quelle qualité Aimé Magera, son porte-parole, a-t-il été invité ? Au nom de qui est-il venu parler ? D’un personnage indépendant ? Difficile à croire.