Kigali sous certaines conditions, est disposée au dialogue avec Gitega. Depuis peu, des gestes entre ces deux pays laissant croire une envie d’en finir avec leur brouille diplomatique se multiplient. Pascal Niyonizigiye, expert en relations internationales, éclaire.
« Pour des pays dont le passé à toujours été émaillé par des heurts, le contraire serait qu’ils ne trouvent pas un terrain d’entente », analyse-t-il. Pour lui, bien qu’il soit encore tôt pour le dire, la volonté de renouer leurs relations est palpable .En témoigne : les récentes rencontres des hauts responsables des ministères de la Défense de ces deux pays. Récemment, celle des ministres des Affaires Etrangères .Et prochainement annoncée, celle des ministres de la Justice.
D’après cet expert, en faisant du rapatriement des présumés puschistes de mai 2015, un préalable pour la reprise de la coopération avec le Rwanda, c’est déjà un grand pas. « Si Gitega a émis ce souhait, c’est que dans une certaine mesure, il a cette volonté d’en finir une fois pour toutes avec la brouille diplomatique ».Et de rappeler : « Même au plus fort de la crise 2015, le Burundi n’a jamais fermé la porte au dialogue. Plutôt, il émettait des conditionnalités». Pour ce professeur d’Universités, une chose habituelle en diplomatie. « Il faut mettre la barre très haut, et voir si l’autre partie peut fléchir ».
Par rapport au rapatriement des présumés putschistes de 2015, il se demande : « Seraient-ils extradés, remis dans un cadre d’éventuels échanges? Un tas d’interrogations qui doivent pris en compte pour le strict respect du droit international ».
Et de conclure : « Quand bien même prisonniers, ils auraient besoin d’une protection, des avocats, de bonnes conditions carcérales … ».