Le ministre de la Santé publique annonce des négociations entre le gouvernement et le syndicat national du personnel paramédical et aide soignant (Synapa). Le président de ce dernier rejette l’affirmation : la grève continuera "jusqu’à ce que le gouvernement accepte de négocier" …
<doc6493|left>"Dire que les négociations sont en cours est un langage politique qui vise à distraire la population. Ces autorités veulent montrer au peuple burundais que ce sont les membres du Synapa qui sont fautifs", précise Mélance Hakizimana.
Pour le numéro un du Synapa, le gouvernement ne veut pas débloquer cette situation. La preuve : même l’entretien avec le 2ème vice-président de la République en compagnie de trois ministres (celui en charge de la Santé publique, celui des Finances et celui de la Fonction publique) s’est terminé en queue de poisson : "Le 2ème vice-président tenait seulement à nous montrer que notre grève était sans fondement. Ce qui indique qu’il a eu de mauvais conseils sur ce dossier", déplore-t-il.
Or, rappelle M. Hakizimana, "seul le 2ème vice président a les compétences de mettre en place une commission gouvernementale chargée de négocier avec le Synapa, et s’il s’avère nécessaire, en présence d’un médiateur". Avant d’ajouter que "les revendications de notre syndicat concernent plusieurs ministères : aucun ministre ne peut se hasarder de trouver, seul, une solution ».
Un service minimum assuré tant bien que mal
Loin de cette joute oratoire, retour dans les salles d’hôpitaux pour voir l’état d’alitement des malades : au Prince Régent Charles, après la grève des malades tenue mardi 11 décembre, le service minimum est assuré tant bien que mal. Dans certaines salles comme la 18, la 20, ou dans celle de la petite chirurgie, une odeur nauséabonde se dégage à cause des plaies non soignées régulièrement.
Au Roi Khaled, grâce aux stagiaires de la faculté de médecine de l’Université du Burundi, la situation semble "normale" avec le service minimum garanti. A la clinique Prince Louis Rwagasore, même si le service minimum est assuré, les nouveaux patients sont obligés de rebrousser chemin pour se faire soigner dans les hôpitaux privés. Et au Centre de Santé de Ngagara, les infirmiers sont présents mais reçoivent seulement les cas d’urgences.
Dans tous ces hôpitaux, une phrase qui revient : « Voilà que trois semaines viennent de s’écouler : où sont nos députés ? Pourquoi n’ont-ils pas appelé les ministres concernés par cette question des grévistes pour s’expliquer ? »