« Exploitons toutes les potentialités économiques que nous disposons au lieu de compter toujours sur l’extérieur », lance Déogratias Nsanganiyumwami, président du parti PIEBU-Abanyeshaka (Parti pour l’Indépendance économique du Burundi). Il le déclare ce 4 juillet, à Bujumbura.
<doc4539|left>D’après lui, pour se développer, le Burundi dispose de potentialités énormes, à savoir une population dense, dynamique et très laborieuse, des richesses naturelles comme l’eau, le soleil, des minerais, des atouts touristiques, la stabilité climatique,…
En effet, explique-t-il, le Burundi a, par exemple, une pluviométrie annuelle qui va toujours au delà de 1000 mm. Et l’eau de pluies, des rivières ou des lacs peut aider dans la construction des barrages hydro-électriques permettant ainsi l’extension des zones urbaines et l’industrialisation.
Avec ces rivières, signale M. Nsanganiyumwami, l’irrigation devient très facile. « Même le soleil constitue un atout de développement. Le Burundi peut en profiter en produisant de l’énergie solaire », indique-t-il.
Dans la misère, pas de démocratie
« Le grand malheur de notre pays, c’est la misère, la pauvreté et la famine. Avec cette misère, même la démocratie ne peut pas prospérer », signale Déogratias Nsanganiyumwami.
Il interpelle le gouvernement à mobiliser toutes les forces vives pour la production agricole. Car, précise-t-il, parmi les besoins fondamentaux de l’homme figure celui de manger à sa faim. Si une population n’a pas de quoi manger, dit-il, il y a énormément de problèmes et de conflits.
« Pourquoi, par exemple, les militaires, les policiers, les prisonniers passent des années enfermés dans leurs camps ou dans les prisons sans participer dans la production alors qu’ils doivent manger ? », s’interroge-t-il.
Pour lui, tout ce monde devrait participer dans la production en vue de développer le pays.
Dans l’ADC-Ikibiri ou pro-gouvernement ?
A la question de savoir si son parti est dans l’opposition ou dans la mouvance gouvernementale, Déogratias Nsanganiyumwami indique que sa formation politique est indépendante. « Nous ne sommes pas là pour combattre le pouvoir ni pour aller nous cramponner dans l’opposition. Notre parti il est là pour combattre les problèmes liés à la famine, à la pauvreté,… en vue d’arriver à une indépendance économique. Notre parti a été toujours indépendant, » se défend-il.
Son parti est aussi, selon lui, opposé à tout genre de négociation. Pour lui, tous les politiciens devraient travailler dans le sens de préparer les prochaines échéances électorales. « Maintenant, il n’est pas question de revenir aux négociations », déclare-t-il.
En ce qui est des relations entre la société civile et le gouvernement, il répond : « Je crois que chacun devrait s’inscrire dans le cadre de ses missions. La société civile est apolitique alors que le gouvernement s’occupe de la politique. Des fois même on est surpris quand la société civile parle beaucoup, on dirait même qu’ils ont remplacé la classe politique. Il faudra que chacun s’aligne à son domaine d’intervention pour éviter des chevauchements ».
Il faut noter que ce parti a tenu, ce samedi 30 juin, à Gitega, un congrès national pour retracer les grandes lignes du projet de société et présenter les nouveaux représentants provinciaux.